En juillet 2019, LinkedIn annonçait dans un blog sa volonté de migrer son infrastructure vers le cloud Azure de Microsoft. « Nous avons décidé de commencer une migration sur plusieurs années de tous les workload LinkedIn sur le cloud public », pouvait-on lire à l’époque. Le projet connu sous le nom « Blueshift » a du plomb dans l’aile. En effet, selon CNBC, le réseau social pour les professionnels a abandonné ce projet.

Nos confrères citent des sources anonymes indiquant que les collaborateurs de LinkedIn ont pris connaissance l’année dernière de la décision de ne pas donner suite à la migration vers Azure. Les dirigeants parlaient plutôt d’une suspension, plutôt que d’une annulation. Dans une note adressée aux salariés en R&D datant de juin 2022, Raghu Hiremagalur, CTO de LinkedIn, expliquait que le réseau social continuerait à utiliser certains services Azure et « concentrerait les efforts sur la scalabilité et l’innovation de l’infrastructure sur site ». Un autre document interne, consulté par CNBC, indique que LinkedIn et Microsoft ont convenu de ne pas essayer de faire fonctionner le site web de LinkedIn sur Azure.

La difficulté du lift and shift à l’échelle

Un porte-parole de LinkedIn a confirmé que la filiale Microsoft avait changé d'orientation sur Blueshift tout en soulignant que la société continuait à se servir d’Azure « pour compléter nos besoins en infrastructure et investir davantage dans nos datacenters ». Il ajoute, « cela inclut l’exécution de 100 applications destinées aux salariés sur Azure, ainsi que FrontDoor (NDLR : l’offre CDN de Microsoft sur Azure) ».

Pour expliquer cet abandon, une des sources de CNBC évoque le fait que LinkedIn souhaitait conserver ses propres outils logiciels au lieu de ceux disponibles sur Azure. En 2021, nous nous étions fait l’écho des défis posés par la migration de 10 000 noeuds ou plus du cluster Hadoop Yarn on-premise du réseau social vers le cloud. Une chose est sûre, la décision de LinkedIn est une mauvaise publicité pour Microsoft poussant les entreprises à migrer leur workload dans le cloud.