Rust s’invite dans Linux 6.1. Sur l’Open Source Summit Europe, qui s’est tenu la semaine dernière à Dublin (du 13 au 16 septembre), Linus Torvalds avait confirmé son intention d’appuyer l’intégration de Rust à Linux 6.1. C’est désormais acté et la mise en oeuvre du langage de programmation dans le noyau de l’OS open source est engagée. Depuis 2020, des développeurs envisagent d’utiliser Rust pour du code inline dans Linux. En avril 2021, notamment, l’équipe concevant l’OS mobile Android de Google a plaidé pour qu’il soit mis à profit pour faire évoluer le noyau Linux, au côté du langage C.

Cet été, Wedson Almeida Filho, ingénieur logiciel chez Google, et Miguel Ojeda, l'un des mainteneurs de Rust, ont présenté Rust for Linux. Le projet vise à écrire des modules du noyau avec Rust, par exemple des pilotes ou des systèmes de fichiers, « avec le moins de code non sécurisé possible », expliquent-ils. Ils abordent les fonctions du langage qui pourraient aider ce projet. 

Rust, économe en mémoire

Linus Torvalds a lui-même contribué à faire avancer l'idée d'introduire Rust dans Linux. La question, qui avait été débattue en septembre 2021 sur le Kernel Maintainers Summit et sur la conférence Linux Plumbers 2021, est donc aujourd’hui tranchée puisque Rust va faire son entrée dans Linux 6.1. D'ici là, la version 6.0 du noyau, en release candidate depuis août, est attendue pour début octobre.

Sur le site Rust-lang.org, le langage est présenté comme très rapide et économe en mémoire. « Sans runtime ni garbage collector, il peut alimenter des services critiques, fonctionner sur des dispositifs embarqués et s'intégrer facilement à d'autres langages », peut-on lire sur la page d’accueil. En mai, le rapport State of the Developper Nation avait mis en avant la progression du langage qui avait plus que triplé le nombre d’utilisateurs en 24 mois, en arrivant à 2,2 millions développeurs au premier trimestre 2022. Malgré tout, sur le classement Tiobe de septembre des langages de programmation les plus utilisés, Rust n’arrive toujours qu’en 26ème position.  « Cela fait un moment qu’il frappe à la porte du Top 20 sans parvenir à y entrer », commente Paul Jansen, CEO de Tiobe Software. Son entrée dans Linux peut contribuer à le faire connaître plus largement.