Alors que Google vient d'annoncer qu'il verserait cette année 25 M$ à différents projets caritatifs, c'est au tour de Microsoft de faire part de sa décision de consacrer 235,5 M$ à des programmes éducatifs à travers la planète. Les fonds, qui seront dépensés sur cinq ans, visent à tripler le nombre d'étudiants et d'enseignants prenant part aux formations IT - notamment sur ses propres logiciels - mises en place par l'éditeur dans le cadre de son projet Partners in Learning, qui vise particulièrement les pays les moins développés. Au-delà de ses vues caritatives, le géant de Redmond illustre à travers cet investissement l'importance qu'il accorde aux pays émergents dans le cadre de son activité à venir. C'est dans cette logique que Microsoft a lancé, en 2007, la suite Student Innovative, un pack de logiciels comprenant notamment Windows XP Starter Edition distribué contre 3 $ aux gouvernements des pays pauvres. Ces pays constituent autant de marchés dans lesquels les enfants formés aujourd'hui sont les potentiels consommateurs de demain. Un enjeu que d'autres entreprises ont également pris en compte : Intel développe son Classemate, OLPC son XO, Acer et MSI envisagent de se lancer à leur tour sur le créneau des PC low cost, des machines qui sont essentiellement équipées de distributions Linux. Pourtant, Microsoft ne semble pas craindre cette affluence d'acteurs : « Franchement, nous accueillons volontiers la concurrence, promet Orlando Alaya, vice-président de l'Unlimited Potential Group, une division de la branche éducation de l'éditeur. Bien sûr, cela implique que [les écoles] utilisent Windows », nuance-t-il toutefois. L'initiative de Microsoft fera, à n'en pas douter, grincer des dents ses détracteurs. Parmi eux, Risahb Aiyer Ghosh, du Centre Merit, un projet des Nations Unies mené au sein de l'Université de Maastricht. Dans une étude publiée en 2006 et remise à la Commission européenne, il explique qu'il était préférable pour les élèves d'acquérir des compétences globales dans le domaine de l'IT plutôt que d'être formés à utiliser des logiciels propriétaires. Puis vise directement Microsoft, qu'il accuse de mener ses programmes éducatifs « dans le but de créer un marché forcé d'acheter ses produits ».