Hier, le Sénat américain devait examiner les craintes formulées par les opposants à la fusion Google/Doubleclick. En avril dernier, le géant des moteurs de recherche avait annoncé un rapprochement avec le spécialiste de la publicité en ligne. Microsoft et les autres adversaires à ce rachat ont affûté leurs témoignages, Google ayant de son côté préparé et « posté » ses arguments. Pour Scott Cleland, président de Netcompetition.org, représentant de fournisseurs d'accès, cette fusion créerait une extrême concentration sur le marché qui ne laisserait plus vraiment de choix aux annonceurs en ligne. Brad Smith, avocat de Microsoft, estime que cela permettrait à Google de contrôler 70% du marché de la publicité reposant sur les moteurs de recherche et jusqu'à 80 % du marché de l'affiche publicitaire en ligne. Il suggère aux régulateurs de rejeter cette fusion pour son caractère anticoncurrentiel. « Elle ferait de Google le canal dominant pour toute forme de publicité en ligne ». En réponse, David Drummond, le juriste de Google, avance que DoubleClick a un modèle économique différent de Google. « Cette acquisition n'enfreint pas les dispositions antitrust pour une bonne raison : les deux sociétés ne sont pas concurrentes. DoubleClick n'achète pas de publicité ni d'espace publicitaire et n'en vend pas. Nous en vendons et DoubleClick les diffuse. » Microsoft et l'agence de marketing et relations publiques Burson-Marsteller, têtes de file de cette campagne anti-fusion, avaient appelé d'autres acteurs du secteur à signer une pétition en ligne. Une initiative qu'ils ont baptisée ICOMP (Initiative for Competitive Online Marketplace), censée établir les principes importants des services en ligne et engager la discussion autour de sujets sensibles tels que le copyright, les données personnelles et la concurrence.