Microsoft France a annoncé mercredi la nomination d'un nouveau monsieur anti-piratage. Antoine Boris, jusqu'alors responsable marketing du canal de distribution des assembleurs chez l'éditeur, aura la tâche de coordonner la lutte contre le piratage pour la France et de représenter Microsoft dans les différentes organisations de lutte contre le piratage, notamment la très controversée BSA (Business Software Alliance), mais aussi le CNAC (Comité National Anti Contrefaçon) et l'UNIFAB (l'Union des Fabricants). Interrogé par lemondeinformatique.fr, Antoine Boris explique que la lutte contre le piratage et la contrefaçon sont devenues une priorité pour l'éditeur en France, l'hexagone arrivant en troisième position mondiale pour les pertes économiques liées au piratage. Selon des chiffres contestables de la BSA (lire à ce propos les billets des blogs infrastructure et management du SI de LMI), 47% des logiciels installés seraient ainsi piratés en France. Interrogé sur le caractère surprenant de ces chiffres, fruits d'une méthodologie IDC très contestable, et sur le fait que Microsoft ne relève lui-même officiellement que 25% de défauts d'activation de Windows en France (soit à peine 2,5 % de plus que la moyenne mondiale), Antoine Boris souligne que l'activation n'est pas un baromètre fiable du piratage dans la mesure ou certains pirates utilisent des numéros d'activation parfaitement légitimes issus d'entreprises. Il avoue toutefois que Microsoft est bien incapable de chiffrer exactement le taux de piratage de ses logiciels, même si la vérité est sans doute entre les 25% des défauts d'activation et les 47 % du BSA : " En fait, on ne sait pas aujourd'hui évaluer exactement la perte pour Microsoft. On a des idées sur le piratage de Windows et Office, mais avoir des chiffres précis est plus problématique. Nous devrions toutefois avoir des données plus précises sur Office, au travers des mécanismes d'activation au premier trimestre 2007". Pour le responsable de l'antipiratage de Microsoft, un pan essentiel de la bataille se joue chez les assembleurs et dans les PME. En France, les assembleurs indépendants commercialiseraient environ 1,1 million de PC par an, dont 50% sans aucune licence logicielle associée, ce que l'on appelle les PC nus. S'il reconnaît qu'une partie de ces PC nus sont utilisés en toute légalité avec une licence Windows existante ou avec Linux, Antoine Boris note toutefois que la proportion de PC sans OS semble bien trop élevée pour être honnête. Il note aussi que si les grands comptes ont aujourd'hui des politiques de gestion de leurs licences globalement satisfaisantes, c'est loin d'être le cas pour les PME. Nombre de ces dernières seraient consciemment ou inconsciemment dans l'illégalité. Et Antoine Boris de rappeler que la BSA tient à disposition gratuite des outils d'inventaire de parc et d'inventaire logiciel pour aider les PME à faire un bilan de situation. Avec une menace en pointillé pour ceux qui ne veulent pas entendre raison : les contrôles continueront à se poursuivre avec l'appui du réseau de partenaires.