Après la 1ère plénière de Microsoft Experiences consacrée hier aux évolutions des métiers, avec l'introduction de l'intelligence artificielle, Microsoft France a consacré ce matin la 2ème plénière de l'événement à Azure et Windows avec Julia White, responsable d'Azure au niveau mondial, et Joe Belfiore, responsable de Windows. En introduction, Carlo Purassanta, président de la filiale française, est revenu sur la perception de l’intelligence artificielle en France avec les résultats d’un sondage conduit par Ifop. « Contre toute attente, les Français sont prêts pour l’IA, 73% en ayant plutôt une bonne image », a-t-il cité. L’IA est vue comme un moyen de faciliter certaines tâches, parfois pénibles ou sans valeur, et 49% des personnes interrogées (*) la jugent de ce fait utile. Si 30% des avertis la décrivent comme une intelligence capable d’apprentissage, près du quart des sondés ne sait en réalité pas la définir, ce qui montre tout de même que ces technologies sont encore mal cernées. Le sondage indique aussi que 33% perçoivent l'IA comme déshumanisante, tandis que 14% la jugent inquiétante et 13% incontrôlable. Nonobstant les aspects positifs mis en avant par Carlo Purassanta, l'enquête dit par ailleurs que 47% des salariés n’adhèrent pas particulièrement au développement de l'IA mais la considèrent comme indispensable. Enfin, ils sont 53% à prévoir qu’elle aura des conséquences sur la pérennité de l’emploi.

Carlo Purassanta a ensuite abordé la notion d’intensité technologique exposée par Satya Nadella, CEO de Microsoft. « Chaque entreprise est lancée dans une transformation profonde et développe sa propre technologie au-dessus des technologies existantes. Chacune devient de ce fait un éditeur de logiciels ». Le PDG de la filiale française cite sur ce point les données agrégées de Linkedin qui « montrent un mouvement de fond sur les embauches de profils technologiques, avec une croissance plus forte de ces embauches dans les entreprises non tech ». Pour accompagner ce mouvement, Carlo Purassanta rappelle l’objectif de Microsoft de former 300 000 professionnels IT en France sur 3 ans et de démocratiser les outils avec un catalogue de services IA « très large » sur Azure. « Ce sont des capacités à utiliser pour vous différencier », a pointé Carlo Purassanta avant de donner la parole à Raphaël Viard, CTO de eSNCF. L'opérateur ferroviaire français est fortement engagé dans une stratégie multi-cloud, Azure étant l'un des trois hébergeurs choisis avec AWS et IBM. (trois acteurs américains donc, pour le groupe français, choisis à la suite d'un appel d'offres européen). La SNCF a déjà exprimé plusieurs fois son objectif de migrer 60% de ses applications dans le cloud public, 1400 à 1500 applications sont concernées.

54 régions Azure ouvertes

Microsoft a actuellement déployé son cloud public sur 54 régions Azure ce qui, a souligné ce matin Julia White, vice-présidente corporate Azure de Microsoft, représente plus qu’AWS et Google combinés. Pour la France, « 95% des entreprises du CAC 40 utilisent Azure », a-t-elle précisé en insistant par ailleurs sur l’importance de disposer d’une infrastructure de cloud hybride cohérente, capable de fournir une approche unique sur les aspects gestion et sécurité. Chez Microsoft, Azure Stack est ainsi proposé comme une extension d’Azure qui permet à une entreprise d’exploiter sur ses propres datacenters les capacités d’Azure, ainsi qu’en périphérie du réseau (at the edge) et en mode déconnecté. Parmi les clients l’ayant adopté, Julia White a cité Airbus et donné la parole à Peter Weckesser, CDO d’Airbus Defense & Space, qui combine l’utilisation du cloud public avec des environnements on-premise isolés.

Julia White a ensuite abordé la suite DevOps de Microsoft, chacun des outils qui la composent pouvant être utilisé de façon indépendante. Au passage, elle a indiqué que l’acquisition du référentiel de projets open source GitHub par l’éditeur de Redmond avait été finalisée la semaine dernière. Parmi les services Azure également mis en avant par la vice-présidente corporate, SQL Data Warehouse traiterait aujourd’hui plus de 3 millions de requêtes serveurs simultanées par heure. Selon Julia White, le service serait jusqu’à 30% moins cher que son concurrent AWS Reshift. Mais sur ce marché des datawarehouses cloud, les offreurs traditionnels (dont Microsoft et Oracle) se trouvent actuellement sérieusement challengés par un outsider comme Snowflake, pure player du datawarehouse en SaaS. La société dirigée par Bob Muglia, un vétéran de Microsoft, connaît en ce moment une forte croissance.

Learn, des parcours d'apprentissage en ligne

Julia White a également évoqué Cosmos DB, base de données distribuée sur Azure, qui est le service ayant connu la croissance d’adoption la plus rapide sur Azure. La chaîne de distribution américaine Wallmart l’utilise pour son service jet.com. Enfin, la responsable mondiale d’Azure a clos son intervention sur Learn, site de formation en ligne ouvert par Microsoft sur lequel l’éditeur propose de se former à ses technologies par étapes, en fonction de son emploi du temps. On y trouve déjà plusieurs parcours d’apprentissage sur les services Azure (administrer les conteneurs, exploiter des données NoSQL dans Cosmos DB, sécuriser les données…), ainsi que sur PowerApps, Power BI ou l’utilisation de Connected Field Service pour Dynamics 365 et Azure IoT. L’éditeur compte progressivement lancer des parcours d’apprentissage pour l’ensemble de ses services.

A sa suite, Joe Belfiore, vice-président corporate de Microsoft, responsable de Windows, a consacré son intervention à l'expérience multi-terminaux permettant de passer sans rupture entre son PC sous Windows et son smartphone sous Android ou iOS. Parmi les démonstrations, l'éditeur français Klaxoon (qui a levé 43 M€ en mai) a présenté une intégration renforcée entre son logiciel d’animation de réunions et l'application de collaboration Teams.

(*) Le sondage Microsoft/Ifop a été mené auprès de 1 505 personnes en deux échantillons représentatifs de la population française incluant au total 989 salariés.