Alors que Yahoo a définitivement tourné la page Microsoft pour s'associer avec Google, le laissé pour compte a tenu à lever le voile sur des agissements restés jusqu'alors tus. Dans une lettre adressée aux salariés de Yahoo, Kevin Johnson, président de la division plateformes et services de Microsoft, explique ainsi que l'éditeur avait proposé 9 Md$ au portail, dont 1 Md$ pour mettre la main sur ses activités de recherche, et 8 Md$ qui auraient été investis pour le développement du reste des activités. Autre surprise, l'investisseur Carl Icahn, qui s'était ostensiblement positionné aux côtés de Microsoft, en enjoignant les autres actionnaires de Yahoo à renverser la direction générale - notamment Jerry Yang, actuel PDG de la société - lors de la prochaine assemblée générale, a finalement fait un pas un arrière. Il a déclaré hier à Reuters que le rapprochement entre Yahoo et Google « pouvait présenter un certain intérêt ». Prudent, Carl Icahn n'a toutefois pas retiré officiellement son soutien à Microsoft. Ce revirement stratégique permet au milliardaire américain (qui détient 4% de Yahoo) de placer ses pions dans les deux camps. L'accord conclu entre Google et Yahoo comporte en effet une clause stipulant que chacun des deux partenaires est libre de se désengager si le conseil d'administration de Yahoo était modifié à l'issue de l'AG programmée en août prochain. Le cas échéant, Carl Icahn pourrait à nouveau apporter son plein soutien à Microsoft. Carl Icahn a par ailleurs fait part de sa déception quant aux orientations prises ces dernières semaines par la direction de Yahoo. Violemment critiqué de toutes parts, Jerry Yang est sur un véritable siège éjectable. Dans son édition datée du 15 juin, le New York Times a décortiqué les agissements du PDG, afin de prouver aux actionnaires de Yahoo qu'il les avait purement et simplement trahis en refusant une offre en or au profit de ses propres intérêts.