En direct de Redwood City - Bien souvent dans la Silicon Valley, l’argent des fonds d’investissement vient irriguer des projets présentés par des figures bien connues de ce petit monde IT. Après Gluster, revendue 136 millions de dollars à Red Hat en octobre 2011, Anand Babu Periasamy a réfléchi au problème posé par le stockage. « Gérer des blocs ce n’est pas compliqué, le problème aujourd’hui c’est la quantité de données à stocker, notamment avec les données non structurées », nous a expliqué le CEO et cofondateur de Minio chez l’incubateur GSVlabs à Redwood City. « Récréer une start-up dans le monde du stockage, ce n’est pas ce que nous voulions, mais aujourd’hui, c’est la plus facile et la plus grande opportunité sur le marché. […] Nous avons créé notre première start-up car à l’époque personne ne voulait nous donner de job alors on a travaillé sur notre projet de partage de la mémoire entre machines. Prendre beaucoup de PC et n’en faire qu’une machine. Mais gagner de l’argent avec du matériel est très difficile. C’est plus facile avec du logiciel. »

Pour démarrer Minio, AB Periasamy a pu compter sur le soutien d’Index Ventures, de Nexus Venture Partners et d’AME Cloud Ventures, qui ont mis 3,3 millions de dollars sur la table pour le premier tour (série A) afin de financer le projet. La solution de stockage objet de Minio se positionne comme une alternative open source à Amazon S3. Si les premiers éléments de la plate-forme sont sur GitHub, l’argent récolté permettra de développer les autres composants du projet, à savoir Minio Server, Minio Client et Minio XL. AB Periasamy nous a expliqué avec intensité que l'objectif est de fournir une solution de stockage évolutive et simple pour aider les développeurs à démarrer leurs projets. La start-up ambitionne de démocratiser le stockage objet avec une solution minimaliste – d’ou le nom de Minio qui veut aussi dire minimal IO selon le dirigeant – facilement exploitable par les développeurs.

C’est un des éléments clefs de la solution pour séduire les jeunes développeurs en particulier, qui auraient des besoins différents de leurs prédécesseurs, à savoir le stockage cloud mais aussi la liberté d'exécuter leurs applications partout - voire même en tant que microservices - des API ouvertes pour accéder aux fonctionnalités et une évolutivité pour passer de plusieurs milliers à plusieurs millions d’utilisateurs si besoin.

Développée en Go pour sa productivité

Pour développer sa solution, le dirigeant a retenu le langage Go. « Je n’aime pas Javascript, j’aurais pu utiliser le Pascal pour un système local mais le Go est un langage bien adapté aux infrastructures. C’est un bon équilibre entre le C et le Java. Les choix que Google a faits pour Go ont vraiment été les bons. C’est définitivement meilleur même si java est plus rapide. Go se rapproche de Python en terme de vitesse mais pour moi, la productivité est plus importante que la vitesse ». La solution de Minio se compose de plusieurs modules. Minio Micro Server, Minio Client Utility, Minio SDK (Go, Java, Python, Javascript et .Net) sont déjà disponibles alors que Minio XL est attendu dans moins de six mois.

Minio est pas tout seul dans le petit monde du stockage open source. Swift et Ceph sont également des projets libres en concurrence pour résoudre le problème du stockage en ligne, mais Minio essaie de se différencier avec une approche privilégiant les développeurs. En tant que projet open source, son premier objectif est de fédérer une communauté de codeurs, puis un peu comme OpenStack ou tout projet open source, d’amener les entreprises à utiliser la plate-forme. Au final, ce sont bien elles qui paieront pour utiliser la solution.