Le service emploi Monster.fr a ouvert un site dédié à la lutte contre la discrimination à l'embauche, http://diversité.monster.fr. Il se traduit d'abord par la mise en avant des recruteurs qui ont des démarches en ce sens. Le site leur propose d'apposer le logo « Pro-diversité » à leurs offres d'emploi. Cette mention marque le fait qu'ils s'engagent à respecter la législation anti-discrimination, à justifier leur refus d'embauche aux candidats et accueillir une enquête semestrielle diligentée par le ministère délégué à la promotion à l'égalité des chance pour valider que leurs actions sont en cohérence avec leur discours. Parallèlement Monster a mis en place des alertes pour que ses conseillers soient prévenus et suppriment toute offre d'emploi comportant des mentions discriminatoires (critères d'origine, de sexe, de moeurs, de situation familiale, etc), en le signalant au recruteur concerné. Il applique les principes édictés par la charte Net-Emploi initiée par l'Anpe. Il affirme enfin qu'il dénoncera à la Halde (haute autorité pour la lutte contre les discriminations et pour l'égalité) toute entreprise n'ayant pas modifié ses pratiques après deux avertissements. « Il en va de notre responsabilité pénale », explique Patrick Pedersen, directeur des opérations Europe du Sud, faisant référence aux dispositifs législatifs récents qui prévoient des sanctions pour discrimination à l'embauche. Cette initiative s'inscrit dans la droite ligne de la collaboration de Monster avec le Ministère délégué à la promotion à l'égalité des chance pour la mise au point de son portail de la diversité et de l'emploi (www.diversite-emploi.com) Monster a apporté sa plateforme technologique et son audience à cette opération. Elle s'inscrit aussi dans la lignée de son partenariat avec l'Adapt (Association pour la réinsertion sociale et professionnelle des personnes handicapées) destinée à favoriser l'embauche des handicapés, via Monster Handicap. Ces démarches ont le mérite d'informer les entreprises sur le problème de la discrimination. Certaines déplorent toutefois qu'elles puissent conduire à l'excès inverse et favoriser un autre type de différentiation, la discrimination positive. Elles sont enfin limitées puisqu'elles concernent essentiellement « les candidats qui rencontrent des difficultés à trouver un emploi, du fait de leur nom, de leur adresse ou de leurs origines", selon les propos du ministre Azouz Begag, délégué à la promotion de l'égalité des chances. Ce qui exclut le problème de la discrimination anti-seniors, pourtant très prégnant sur le marché du travail. Monster affirme toutefois qu'il projette de s'atteler au traitement de cette question. D'autres acteurs du recrutement en ligne travaillent sur ce sujet notamment les 16 membres de l'APPEI (association des professionnels pour la promotion de l'emploi sur Internet), dont certains sont aussi signataires de la Charte Net-Emploi. Ils ont d'ailleurs déplorés de ne pas être associés à la création du portail diversité et emploi du Ministère. Globalement, on peut regretter que des chantiers relevant de l'intérêt collectif ne soient pas menés de façon collégiale avec la majorité des acteurs concernés.