Les alternances politiques ont souvent raison des ambitions en matière d’IT. La ville de Munich en est un exemple. Il y a quelques années, elle était considérée comme un exemple en matière d’open source en développant son propre OS Linux, LiMu. Puis au gré d’un changement de majorité politique, la municipalité a fait machine arrière en 2017 pour renouer avec Microsoft. Une trahison pour certains, un bénéfice pour d’autres.

En mars dernier, les élections ont rebattu les cartes politiques et les Verts ont signé un accord de coalition avec le SPD. Au sein de ce document qui court jusqu’en 2026, on peut lire « chaque fois que c'est techniquement et financièrement possible, la ville s'engage à utiliser des normes ouvertes et des logiciels open source, pour éviter une forte et prévisible dépendance aux éditeurs »

Un credo et des interrogations

L’alliance Verts-SPD a résumé par un slogan cette orientation, « Argent public, code public », rapportent nos confrères du Heise Online. Ce credo sera un critère important pour les appels d’offre, explique la coalition. « Si on s’en écarte, il faudra le justifier », ajoute-t-elle. Dans ce cadre, la municipalité va se doter d’un « tableau des logiciels open source » accessible au public. L’objectif est double, à la fois constater les économies réalisées avec l’open source dans le domaine de la bureautique et les OS et publier le code des logiciels pour une éventuelle réutilisation. Toujours dans le programme de l’alliance, un « congé sabbatique pour l’open source Munichois » serait créé avec à la clé une bourse pour les développeurs consacrant entre 3 et 6 mois de leur temps à travailler sur un projet intéressant la ville.

Reste une inconnue dans ce document, le retour de l’open source sur la partie bureautique et les systèmes d’exploitation. Depuis 2017, la municipalité a réorienté l’IT vers Windows pour une facture estimée à 81,6 millions d’euros. Le déploiement de Windows 10 est en cours et devrait s’achever en 2021. En 2018, le service IT de la ville avait proposé suite à une expertise de KPMG de migrer de LibreOffice à Office365, pour un montant estimé de 19,6 millions d’euros. Un chantier qui devait être terminé en 2023. Que va décider la coalition Verts-SPD sur ce volet OS et bureautique, sans alourdir encore la facture ? La réponse devrait être donnée prochainement.