L'annonce officielle, mercredi 11 mai, du rapprochement entre Neuf Télécom et Cegetel a donné l'occasion aux équipes dirigeantes de présenter les objectifs du futur groupe. Neuf Cegetel se pose dès à présent comme le numéro un des opérateurs alternatifs à France Télécom.

Avec un chiffre d'affaires cumulé d'environ 2,5 Md¤ pour 2004, la réunion des deux entreprises en fait le principal concurrent de l'opérateur historique pour l'ensemble des télécommunications fixes. Neuf Cegetel réalise ainsi davantage de revenu que l'ensemble des autres opérateurs alternatifs.

Aujourd'hui numéro trois de l'ADSL derrière France Télécom et Free, avec 11% de parts de marché (environ huit cent cinquante mille abonnés), le nouveau groupe ambitionne de dépasser le cap des deux millions d'abonnés à la fin 2006 et, ainsi, de ravir la deuxième place à la filiale d'Iliad. Ces deux millions de clients ADSL constitueraient alors la moitié des abonnés de Neuf Cegetel.

Le marché des entreprises est également convoité par Neuf Cegetel. Estimé à 5,2 Md¤ en 2004, les deux sociétés s'y arrogent actuellement 16% de parts de marchés. Un chiffre qu'elles entendent faire passer à 20% à l'horizon 2007.
Enfin, le nouveau groupe veut se placer en concurrent numéro un de France Télécom pour la vente en gros aux autres opérateurs et FAI.

La fusion entre Neuf Télécom et Cegetel ne devrait pas être signée avant le mois de juillet. Elle sera précédée par la consultation des comités d'entreprises puis par celle de l'ART. A l'issue de la finalisation, un nouveau pacte d'actionnaires sera constitué : Louis Dreyfus et SFR détiendront, chacun, 28% du nouvel ensemble. Les 44% restants seront partagés entre les actionnaires actuels de Neuf Télécom. Jacques Veyrat, actuellement à la tête du 9, prendra la présidence de Neuf Cegetel et entend faire rentrer rapidement sa future entreprise en Bourse. Les premiers titres pourraient ainsi être disponibles vers la fin 2006.

Du côté des salariés, l'inquiétude gronde malgré les propos tenus lors de l'annonce de la prochaine fusion : selon les dirigeants, un plan de départ volontaire sera mis en place, et personne ne sera forcé à partir. Selon Jacques Veyrat, 15% des économies réalisées au cours des deux prochaines années (environ 160 M¤ par an) seront issues de la réduction de la masse salariale. Des chiffres qui ne convainquent pas les syndicats : ces derniers tablent plutôt sur six cents à mille emplois supprimés.