L'arrivée de Nick Van Wyk au sein de Red Hat, en remplacement de Joanne Rohde, semblait assez anodine. Et pourtant le changement de titre de « vice-président exécutif en charge des opérations globales » à « vice-président senior en charge des opérations globales et de la transformation » pouvait mettre la puce à l'oreille des plus attentifs. Nick Van Wyk a en effet trois ans pour faire passer Red Hat d'une société tirant l'essentiel de ses revenus de sa distribution Linux pour serveurs à une « compagnie vendant des solutions et des services open source. » Et donc ayant plus d'une seule source de profit pour rester compétitive face à des concurrents comme Microsoft, IBM, SAP ou Oracle aux offres plus étoffées. Ce virage a déjà été amorcé lors du rachat de JBoss, et se poursuit dès aujourd'hui avec l'annonce d'un partenariat avec Sun autour de Java Developpement Kit (JDK). Celui-ci sera désormais intégré directement au coeur des prochaines versions de Red Hat Entreprise Linux (RHEL) et de Fedora. Ce qui permettra aux développeurs Red Hat de créer leurs propres versions de l'environnement Java mieux adapté à leur système d'exploitation, et donc faisant tourner plus rapidement les applications Java. Pour l'instant, le JDK sera mis à la disposition de la communauté Fedora, et c'est seulement lorsqu'une version stable sera disponible qu'il intègrera la distribution principale RHEL. Outre ces développements sous Java, les transformations que doit apporter Nick Van Wyk restent pour l'instant mystérieuses. Tout au plus se définit-il comme étant dans une phase d'observation des processus de la compagnie : gestion du personnel, rapport avec les partenaires, gestion des abonnements, support technique.