Présenté hier au CES (6 au 9 janvier 2016, Las Vegas), le Drive PX 2 de Nvidia, un ordinateur refroidi à l'eau qui s’installera dans le coffre des véhicules, permettra aux voitures autonomes de reconnaître la signalétique, d’identifier les voies de circulation et les objets. L'ordinateur utilise beaucoup de puissance de calcul pour traiter les images, analyser les situations de circulation et réagir en conséquence. Par exemple, le Drive PX 2, peut interpréter les feux de circulation et les panneaux de limitation de vitesse et demander au véhicule de réduire sa vitesse. Les automobiles pourront également détecter la présence de piétons et les passages pour piétons. Au cours d’une démonstration, le Drive PX 2 de Nvidia a pu différencier les types de véhicules, identifier des bicyclettes et d’autres objets sur la route.

La carte mère du Drive PX 2 est dotée de 12 cœurs ARM (8 Cortex A57 et 4 Denver Tegra K1), épaulés par deux GPU sur base Pascal. (Crédit Nvidia).

Au-delà de cette reconnaissance des objets, le Drive PX 2 peut aider le véhicule à localiser sa position et à comprendre une situation de conduite. Avec le temps, ces véhicules sauront adapter leur réaction en fonction de la situation et du lieu où ils se trouvent. Les algorithmes d’apprentissage d’une voiture pourront être envoyés vers le cloud pour être déployés sur d'autres véhicules. Au fil du temps, certaines voitures ont appris à se garer tout seul en utilisant des caméras haute définition et la technologie ultrasons. Mais les voitures autonomes ont besoin de collecter des données à partir d’un plus grand nombre de capteurs. Le Drive PX 2 pourra traiter l'information recueillie par plusieurs caméras haute définition, un radar GPS, en utilisant la télédétection par laser (LIDAR) et d'autres composants embarqués destinés à la collecte de données.

Un système d'apprentissage machine 

À l'heure actuelle, l’objectif du Drive PX 2 est de détecter et de reconnaître des objets, mais Nvidia veut que les voitures autonomes soient également capables d’apprécier les situations. Par exemple, une voiture sans conducteur pourrait faire la différence entre une ambulance et un camion, et ralentir pour lui faciliter le passage. Une voiture pourrait également apprécier les conditions météorologiques : sur une route enneigée, elle pourrait rouler sur une voie de circulation cachée par la neige. Mais ces modes d'apprentissage sont complexes, et il faudra un certain temps avant que ces voitures autonomes soient capables de gérer ce type de situations. Nvidia propose une suite d'outils, bibliothèques et modules baptisée DriveWorks pour aider les constructeurs à utiliser sa plate-forme Drive PX 2.

 

Lors de la démonstration réalisée par Nvidia pendant le CES, l’ordinateur embarqué Drive PX 2 a été capable de reconnaitre des objets et des situations de circulation. (Crédit Nvidia)

Le Drive PX 2 est doté de 12 cœurs (8 Cortex A57 et 4 Denver Tegra K1) - 8 téraflops de performances en virgule flottante contre un peu plus de 200 Gflops pour une puce Intel Core i7 - et de deux GPU à architecture Pascal pour une consommation de 250 watts « C’est l'équivalent de 150 MacBook Pro », a déclaré Jen-Hsun Huang, CEO de Nvidia, pendant la conférence de presse qui s’est tenue avant l’ouverture du CES. Le Drive PX 2 succède au Drive PX, présenté l’an dernier, lequel atteignait 2,3 téraflops de performances en virgule flottante.

Volvo 1er constructeur à tester Drive PX 2

« Le Drive PX 2 est beaucoup plus petit que d’autres ordinateurs embarqués sur des véhicules autonomes », a précisé le CEO de Nvidia. « Volvo sera le premier constructeur automobile à déployer le Drive PX 2 dans une centaine de voitures », a encore déclaré Jen-Hsun Huang. Nvidia travaille déjà avec les plus gros constructeurs automobiles comme Ford, Audi, et BMW sur diverses technologies embarquées. Le Drive PX 2 sera livré à quelques partenaires au cours du deuxième trimestre de cette année, et il sera disponible partout au cours du quatrième trimestre 2016.

 

Un grand coffre sera nécessaire pour embarquer le superordinateur refroidi par eau de Nvidia.