L'avenir de la compétition sur Internet serait-il menacé par l'OPA de 44,6 Md$ lancée par Microsoft sur Yahoo ? Oui, selon Google. C'est tout le contraire, répond Microsoft. D'un monopole à l'autre, les amabilités pleuvent. Sur le blog officiel de Google, David Drummond, vice-président senior et responsable des affaires juridiques (Chief Legal Officer) du moteur de recherches, écrit que l'OPA pose des questions inquiétantes, qui vont au-delà de la simple transaction financière : « Il s'agit de préserver les principes sous-jacents d'Internet : ouverture et innovation. » Et d'expliquer son inquiétude par le comportement passé de l'éditeur et ses pratiques monopolistiques : « Microsoft pourrait-il maintenant essayer d'exercer sur Internet le même genre d'influence déplacée et illégale ainsi qu'il l'a fait dans le monde du PC ? » Microsoft a vite répondu, par le biais d'un bref communiqué signé Brad Smith, conseiller aux affaires légales. Qui ne nie pas l'accusation... mais contre-attaque en accusant à son tour Google d'avoir établi un monopole sur les revenus publicitaires d'Internet : « Aujourd'hui, Google est l'entreprise dominante des recherches et de la publicité sur le Web. Google a amassé environ 75% des revenus liés aux recherches dans le monde, et sa part de marché continue de croître. Selon des sources publiques, Google dispose de plus de 65% de parts de marché aux Etats-Unis dans la recherche sur Internet, et de plus de 85% en Europe. » Les parts de marché combinées de Microsoft et Yahoo seraient, toujours selon Brad Smith, de 30% aux Etats-Unis et 10% en Europe. D'où son assertion : « La combinaison de Microsoft et Yahoo créera un marché plus compétitif en établissant un challenger attrayant pour la recherche et la publicité sur Internet. Les scénarios alternatifs mènent uniquement à moins de compétition sur Internet. »