Bien entendu, le logiciel libre est, cela dit, déjà très présent dans la recherche et l'enseignement. « Plus de 500 logiciels libres sont actuellement soutenus au sein de l'Inria » s'est réjoui Michel Cosnard, président de l'Inria actuellement dans sa dernière année de mandat. Mais pour lui, « le logiciel libre permet un lien entre l'académique et l'entreprise. Le choix d'une licence est quelque chose à aborder de manière très professionnelle en fonction d'une stratégie, raison pour laquelle l'Inria a tant oeuvré pour concevoir des licences libres conformes au droit français. Un bon choix de licence peut permettre ainsi la conception d'un socle technologique libre sur lequel vont venir s'implémenter des briques propriétaires. Il ne doit pas y avoir opposition entre libre et propriétaire mais complémentarité. » L'Open World Forum est, pour l'Inria, l'occasion de présenter ses travaux et de chercher des collaborations de communautés ou d'entreprises.

Pas de guerre libre/propriétaire

Un tel discours ne pouvait que plaire à Bruno Ménard, vice-président du Cigref et DSI groupe de Sanofi, Même si les entreprises ont une tendance à ne pas accorder une crédibilité suffisante aux logiciels libres et ainsi à privilégier les logiciels propriétaires, « Pour être le creuset d'innovations sans risquer de dépendances, le numérique doit être ouvert et interopérable, donc reposer sur des standards ouverts, même s'il ne doit pas y avoir de guerre stérile libre/propriétaire » a milité Bruno Ménard,

Guy Mamou-Mani, Président de Syntec Numérique et donc représentant des fournisseurs, s'est réjoui de ces prises de position. Il s'est ainsi étonné que le Syntec Numérique ne soit présent que pour la première fois sur l'Open World Forum. « Nous avons créé un groupe de travail open-source animé par Alexandre Zapolsky de Linagora » a-t-il rappelé. Mais, pour lui, « le monde de l'open-source doit encore se structurer ». Gageons que le Syntec Numérique aimerait bien devenir cette instance de structuration dont tous les acteurs du secteur ne voient pas forcément l'utilité.