OpenText se place dans le Top 10 des fournisseurs de services cloud dans le monde. C'est ce qu'a affirmé cette semaine l’éditeur de solutions ECM/EIM, lors de son Innovation Tour à Paris. Le spécialiste de la gestion des contenus et des informations dans l’entreprise revendique près de 65 000 clients utilisateurs de ses services cloud, sur 100 000 clients au total. Dans l’Union européenne, il dispose de datacenters en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne. La sécurité est l'un des principaux arguments développés par OpenText pour entraîner vers le cloud. Devant ses utilisateurs français le 10 avril, Mark Barrenechea, CEO et CTO de l’éditeur, a fortement insisté sur ce point qui constitue par ailleurs l’axe majeur du package d’évolution EP4 (Enhancement package) mis en production ce mois-ci pour la Content Suite d’OpenText Release 16. Cette mise à jour comporte plus d’un millier de fonctionnalités de sécurité, à différents niveaux (au niveau de l’applicatif, de la base de données, des documents, des rôles utilisateurs), incluant le chiffrement AES-256 au repos et en transit, la fragmentation des documents et le reporting d’activité.

A Paris, Mark Barrenachea est revenu sur les dommages considérables que les attaques informatiques de toutes sortes (ransomwares, espionnage, vol de données…) peuvent générer tant dans les entreprises qu’à l’échelle d’un pays. Le CEO ne manquait pas d’exemples concrets pour illustrer son propos entre les vols de données et d’argent subis par Equifax ou Swift et la vague de ransomwares dont Wannacry fut l’un des vecteurs les plus virulents. Les fake news mettent elles aussi à mal la confiance dans les données en falsifiant les contenus d’origine, texte, images ou vidéos. Le dirigeant a rappelé le détournement subi par la photo de l’étudiante américaine Emma González déchirant une cible après la fusillade (17 morts) du lycée de Parkland en Floride pour s’opposer à la vente d’armes, la cible ayant été ensuite, à des fins de désinformation, remplacée par la constitution américaine. « Vos données peuvent être transformées en armes », a pointé Mark Barrenechea. « L’information est au cœur de votre activité et au cœur des attaques (…) nous devons réduire la fenêtre d’exposition ». De 35 jours, le délai moyen de résolution d’une intrusion doit être ramené à quelques minutes. « Nous avons une responsabilité sur les endpoints et nous en protégeons plus de 50 millions aujourd’hui », a poursuivi le CEO en soulignant qu’un utilisateur mobile pouvait couramment se connecter à 4 ou 5 accès WiFi lors d’un déplacement et en citant parmi les clients l’US Army (800 000 endpoints), Citi (300 000 endpoints) ou Cleveland Clinic (120 000). C’est l’une des raisons du rachat par OpenText de l’éditeur Encase et de sa solution de eDiscovery qui fournit une visibilité sur l’ensemble des terminaux et dispositifs pour collecter des données dans le cadre d’enquêtes.

Les données de l'IoT gérées dans la plateforme EIM

Les risques encourus par les entreprises sur les informations prises en charge par leurs systèmes informatiques « ne concernent pas seulement la gestion des contenus, mais aussi les données machine des wearables rapatriées dans vos systèmes et les données provenant de systèmes tiers », a insisté hier le CEO d’OpenText en évoquant le secteur de la santé et des dispositifs connectés utilisés par les patients. « Tout ça se passe dans notre plateforme EIM ». Parmi ses clients IoT, OpenText compte des groupes comme Kuka, ABB, l’Université d’Oxford, GM et Hyundai.

Le CEO d'OpenText a décrit la complexité des échanges ECM dans le cadre des applications de santé connectées.

Concernant les attaques récentes, Mark Barrenechea a évoqué celle du ransomware Samsam qui a sévèrement touché la ville d’Atlanta le 22 mars dernier, provoquant 50 M$ de dommages. « C’est complètement évitable », a assuré le CEO en fournissant la réponse de l’outsourcing des systèmes EIM vers le cloud d’OpenText. « Nous prenons la responsabilité vis-à-vis des attaques de type Wannacry, nous avons suffisamment confiance dans notre plateforme », a-t-il affirmé. Près de 2 000 clients dont en France, Michelin, Engie, Hutchinson, Technicolor ou Davigel, ont déjà recours aux services managés dans le cloud d’OpenText, ce dernier gérant actuellement 1 exabyte de données.

Magellan inclut des bibliothèques de machine learning

Le dirigeant a par ailleurs abordé la plateforme d’intelligence artificielle Magellan préintégrée à la suite EIM d’OpenText et conçue pour des applications d’analyse prédictive (prévention de la fraude, maintenance prédictive, rétention de talents, analyse de comportement, etc.). Celle-ci apporte les fonctionnalités d’acquisition de données et analytiques de l’offre rachetée avec Actuate, packagées avec les technologies d’analyse sémantique Nstein et avec les bibliothèques d’apprentissage machine open source MLlib d’Apache Spark. Les algorithmes peuvent être écrits en R ou avec d’autres langages. Parmi les clients utilisant déjà les outils analytiques d’OpenText, Health Canada étudie l’évolution des virus pour constituer un système d’alerte sur les risques de pandémies.

Autour de Content Suite, sa plateforme EIM principale OpenText propose un ensemble de solutions xECM pour des applications SaaS comme Salesforce et Workday, ainsi que pour Core, sa plateforme de partage de documents et de collaboration dans le cloud. Au-dessus de ses différentes plateformes ECM – Content Suite, Media, xECM, Process et désormais Documentum racheté à Dell/EMC – OpenText a mis en place une architecture de micro services et d’API Restful (344 actuellement) qui supporte la technologie de containers Docker et le PaaS Cloud Foundry, a rappelé à Paris Muhi Majzoub, vice-président senior, responsable de l’ingénierie chez OpenText. Au-dessus de ses plateformes et de son architecture, le fournisseur propose un ensemble de solutions  métiers pour gérer les contrats, les ressources humaines, la qualité, les fournisseurs, etc.

OpenText appuie ses plateformes sur une architecture recourant aux micro-services et proposant plus de 340 API. (agrandir l'image)

L’éditeur américain, qui a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 2,29 milliards de dollars (contre 1,8 Md$ en 2016), poursuit par ailleurs sa politique de croissance externe. L’une des dernières opérations en date a été le rachat d’Hightail (anciennement YouSendIt) en février Ce service cloud de partage de fichiers et de collaboration dans le cloud compte environ 5,5 millions de clients.