Oracle vient d'accueillir une solution de sauvegarde dans sa famille de systèmes intégrés qui associent étroitement matériel et logiciels et dont le premier membre avait été l'Exadata Database Machine, en 2008. Pré-annoncée il y a un an, l'appliance Zero Data Loss Recovery (ZDLR) a été présentée sur OpenWorld 20114  la semaine dernière à San Francisco. Elle est spécifiquement conçue pour la protection des bases de données. L'objectif est d'apporter une protection continue pour les bases sensibles, en éliminant les risques de pertes de données que présentent les solutions existantes, explique l'éditeur de Redwood Shores. Le tout en déchargeant les serveurs de production de ces procédures. Le système fonctionne avec les versions 10g, 11g et 12c de la Database d'Oracle.

« Les appliances de backup ne sont pas adaptées à la sauvegarde de bases de données », a pointé lors d'une présentation Larry Ellison, CTO d'Oracle, en énumérant une série d'inconvénients. Elles traitent les bases comme des fichiers à copier de façon régulière et pas comme des systèmes transactionnels ayant des exigences spécifiques d'intégrité et de performances, ce qui entraîne des pertes de données. Par ailleurs, elles ralentissent les applications et ne sont pas évolutives en capacité, ce qui amène à devoir gérer différents systèmes, a notamment indiqué Larry Ellison. A l'inverse, bien sûr, l'appliance Recovery peut être étendue par l'adjonction de racks supplémentaires, ce qui lui permet potentiellement de prendre en charge les besoins de milliers de bases de données.

La prise en charge des redo logs supprime les pertes de données

La principale spécificité du système est de supporter le transport des « redo logs » des bases de données en temps réel. Ces fichiers enregistrent toutes les modifications apportées à la base. A chaque fois qu'une donnée est modifiée, cette modification est d'abord enregistrée dans le redo log en ligne avant d'être appliquée au fichier de données. Cette fonctionnalité a initialement été mise en oeuvre par Oracle dans sa technologie Data Guard (déjà déployée sur des milliers de bases de données sensibles dans le monde, souligne l'éditeur). L'appliance Recovery apporte des niveaux de protection similaire pour des applications qui ne requièrent pas obligatoirement les autres fonctionnalités de Data Guard (fast failover, par exemple). Elle apporte par ailleurs une validation de bout en bout, indique Oracle dans un document sur le produit. L'ensemble des données de backup et des blocs redo sont automatiquement validés à chaque étape : lorsqu'ils arrivent sur l'appliance, lorsqu'ils sont copiés vers la sauvegarde sur bande et lorsqu'ils sont répliqués, explique Oracle. Ils sont également régulièrement validés sur le disque. C'est ce qui permet d'assurer que les procédures de restauration restituent des données valides.

Oracle Recovery Appliance
Larry Ellison présente les fonctions Delta Push et Delta Store de l'appliance de sauvegarde (ci-dessus, la vidéo du keynote du 28 septembre sur OpenWorld'14).

Pour réduire l'impact sur les systèmes de production, l'appliance met en oeuvre une architecture de backup de type incrémental. Deux technologies sont exploitées : Delta Push, qui n'envoie vers l'appliance que les sauvegardes incrémentales, et Delta Store, présentée comme le « cerveau » du logiciel utilisé dans la ZDLR, qui valide les blocs de données modifiés arrivant vers l'appliance, les déduplique, les compresse, les indexe et les stocke. Ces blocs, explique Oracle, sont la base des backups virtuels complets de la base de données, ces derniers permettant d'améliorer l'efficacité du stockage (jusqu'à un facteur 10). Avec l'architecture Delta Store, il est possible de garder en ligne un grand nombre de backups complets virtuels et d'étendre ainsi les possibilités de restauration.

L'appliance peut aussi être utilisée pour prémunir des catastrophes en répliquant les données en temps réel vers un autre système ZDLR situé à distance, et archiver régulièrement les sauvegardes sur bandes. Les blocs sont validés continuellement à chaque étape pour éliminer les corruptions de données à quelque niveau que ce soit.

Une configuration maximum de 18 racks

Le système complet (2 m de haut x 1,2 m de profondeur x 60 cm) se compose de deux serveurs de traitement équipés de processeurs Xeon E5-2697 v2 à 2,7 GHz et de ports InfiniBand auxquels s'ajoute, de base, 3 serveurs de stockage équipés de Xeon 6 coeurs (pour gérer les entrées/sorties et la compression de données) apportant 37 To de capacité utile (12 disques de 4 To de capacité brute). S'y ajoutent entre 2 et 4 cartes flash PCI pour la mise en cache des métadonnées. Chaque rack peut être complété jusqu'à 14 serveurs pour une capacité utile totale de 224 To. Cet ensemble peut protéger des bases de données dont la taille correspond approximativement à ce volume, sur une période typique de 10 jours, explique Oracle. Si nécessaire, un deuxième rack, doté de ses propres serveurs de traitement, peut être relié au premier via des liens InfiniBand.  Selon Oracle, jusqu'à 18 racks peuvent être ainsi connectés au sein d'une même appliance, ce qui porte à 4 Po la capacité utile, ou à 40 Po de backups complets virtuels.

L'appliance s'intègre avec les nouvelles fonctions de restauration de la base de données d'Oracle et avec l'outil de backup RMAN (Recovery Manager). Elle s'utilise avec  le logiciel d'administration Enterprise Manager et avec Secure Backup. Le prix d'une solution de base démarre à 290 000 dollars (voir la liste de prix) et le support Premier pour le système est facturé 34 800 dollars par an.

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