On n'arrête plus Larry Elisson, le sémillant PDG d'Oracle, qui s'offre Siebel, le numéro un des outils de GRC, pour 5,85 Md$. Après Peoplesoft racheté 10,3 Md$ en début d'année, l'éditeur - à l'origine spécialiste des bases de données - confirme donc ses velléités hégémoniques sur le monde des systèmes de gestion.
L'opération, si elle a suscité de nombreuses rumeurs depuis le printemps, s'est cette fois déroulée sans accroc. Tom Siebel, fondateur et président de l'éditeur californien, semble enthousiasmé par le rapprochement.
On est loin de la guerre de tranchée qui avait opposé - en vain - la direction de Peoplesoft à Larry Elisson durant quelque 18 mois.

Pour autant, ces rachats monstres ne vont pas sans poser des problèmes. Tout d'abord, Oracle risque d'avoir du mal à intégrer Siebel tout en satisfaisant les 4 000 clients de ce dernier. D'autant que, si la mise à pied de 5 000 salariés a immédiatement fait suite au rachat d'Oracle, ceux de Siebel ont su opportunément négocier un plan de protection en cas de cession.
De plus, une étude AMR Research datant de mai 2005 montre qu'Oracle, malgré ses nombreuses acquisitions, devrait se situer en deuxième position du marché de l'informatique de gestion, et ses parts de marché resteront sous la barre des 20%, loin des 43% de SAP. Et le cabinet d'expliquer que tous les clients Peoplesoft ne resteront pas chez Oracle.
Oracle pourrait ne pas en rester là. En juillet 2004, appelé à témoigner dans le cadre de la procédure antitrust concernant Microsoft, l'éditeur avait admis des velléités de rachat sur un certain nombre de cibles. Peoplesoft été son premier choix, Siebel constituant le troisième. Entre les deux, Oracle se disait fortement intéressé par BEA, numéro un dans le middleware...