« Le low code et l’IA façonnent l’avenir de l’IT ». La vision de Paulo Rosado, CEO d’Outsystems est claire : l’intégration de l’intelligence artificielle au low code, et plus précisément à la plateforme de l’éditeur est une évidence. Fier de ses cinq dernières années d’innovation en la matière, l’éditeur portugais se targue d’avoir « l’IA dans son ADN ». Ainsi, à l’occasion de son événement NextStep Exec, la société a fait part d’une annonce importante : le renforcement de son partenariat avec Amazon Web Services. « Les avantages potentiels de l'IA générative sont immenses, mais de nombreux responsables informatiques ne savent pas par où commencer ou comment exploiter en toute sécurité les dernières capacités de l'IA au sein de leur entreprise » explique Outsystems. Et c’est ici qu’intervient AWS, grâce à l’introduction d’un connecteur à son service Bedrock.

Pour rappel, Bedrock est un service entièrement géré qui met à disposition des modèles de base d’Amazon et des principales start-ups d’IA via une API pour des cas d'usage personnalisés. Via ce connecteur, les clients d'OutSystems peuvent facilement intégrer « les modèles d'IA de pointe d'Amazon Bedrock dans leurs applications ». Sans surprise, on retrouve donc Amazon Titan, mais aussi des modèles tiers comme Claude 2 d'Anthropic et Stable Diffusion. Pour André Rodrigues, senior manager AWS Solutions, venu témoigner dans le cadre de ce partenariat, Bedrock apporte un réel avantage dans le développement d’une application. « Avec Bedrock, l'objectif est très simple, du moins pour moi, vous n'avez pas besoin d'être un codeur pour développer une application complète. Il n'est pas nécessaire d'être un data scientist pour tirer parti de l'IA générative. Vous avez juste besoin d'une API pour sortir des cas d'utilisation les plus courants » a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « Vous n'avez pas besoin de partager vos données ni avec AWS, ni avec un fournisseur, ni avec aucun éditeur de modèle » afin de convaincre les derniers sceptiques.

Outsystems plonge dans le grand bain de l’IA générative

L’annonce d’un tel rapprochement avec le service Bedrock n’a par ailleurs rien d’anodin. En juin dernier, déjà, Outsystems faisait étal de son intérêt croissant pour l’IA générative. Elle a même présenté une stratégie à ce sujet « pour transformer la façon dont les entreprises développent, modifient et étendent des applications critiques ». À cette occasion, la société a présenté son  connecteur pour Azure OpenAI, construit en partenariat avec Microsoft, disponible pour tous et qui rend possible l’utilisation de ChatGPT, GPT-4 et d'autres grands modèles de langage. « Le connecteur OutSystems pour ChatGPT facilite la création d'applications basées sur l'IA avec du low code en quelques minutes » vante l’éditeur. Et les cas d’usages sont multiples : un support client amélioré, des assistants virtuels, des applications de voyage et de réservation, des traductions linguistiques, etc.

En parallèle, Outsystems a dévoilé sa feuille de route pour une suite de fonctionnalités d'IA générative, baptisée « Project Morpheus ». Avec, les développeurs – peu importe leur niveau – peuvent créer des applications adaptées à leurs besoins grâce à une itération rapide et à une assistance basée sur l’IA. Avec ce service, une version initiale d'une application est créée en quelques minutes, puis les développeurs peuvent passer à la phase de personnalisation. Pour cela, ils peuvent proposer des suggestions de modifications en temps réel au chatbot. Dans sa feuille de route orientée IA générative, Outsystems met en avant trois points principaux : la génération instantanée d'applications à l'aide d'invites conversationnelles, un éditeur d'applications basé sur l'IA offrant des suggestions continues ainsi que des représentations visuelles en temps réel et complètes des modifications apportées aux applications. On l’aura bien compris, le low code et l’IA coexistent désormais dans la plateforme Outsystems. Reste à savoir si, comme nous l’a dit Tiago Azevedo, CIO d’Outsystems lors d’un entretien, il s’agit bel et bien de « la technologie qui aura le plus d'impact sur la transformation numérique ».