Il y a quelques jours, la ville de Paris a inauguré son propre datacenter à la porte de la Chapelle, dans le 18ème arrondissement. Avec l’ouverture de ce centre de calcul et de données, la ville acquiert sa souveraineté numérique (ainsi que l'avait expliqué Nejia Lanouar, DSI de la Ville de Paris, à notre confrère CIO) en gagnant la maîtrise technologique de l’exploitation et de la maintenance de son système d’information. Auparavant, ses données étaient hébergées par des prestataires dans le cadre de marchés publics, ce qui conduisait la ville à devoir déplacer ses serveurs d’un site à l’autre lors des changements de prestataires. Ces déménagements sécurisés coûteux seront désormais économisés.

Dans le datacenter situé en sous-sol, les serveurs sont répartis en quatre allées. (Crédit Photo : Henri Garat).

Le projet du datacenter a représenté un investissement de 16 millions d’euros qu’Emmanuel Grégoire, 1er adjoint à la Mairie de Paris et responsable du budget, espère voir rentabiliser en 8 ans. Le site va héberger les 2,5 pétaoctets de données de la ville de Paris dont de nombreuses données personnelles. Il est certifié tier 3. En sous-sol, sur 760 mètres carrés utiles, 300 serveurs répartis en quatre allées vont permettre de gérer les applications des agents municipaux ainsi que les services numériques proposés aux Parisiens.

Location d'espace à l'AP-HP, Paris Habitat et Eau de Paris

L’espace occupé par les serveurs de la ville de Paris ne représente que 25% de l’espace total disponible. Pour contribuer à rentabiliser son projet, la ville va donc louer une partie de son datacenter à d’autres acteurs publics comme l’AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris), Paris Habitat et Eau de Paris. Ces derniers prendront en charge l’installation, la gestion et la maintenance de leurs propres infrastructures. 

Une fois ses serveurs installés, il reste à la ville de Paris 75% de l'espace à louer à d'autres utilisateurs publics. (Crédit photo : Henri Garat)

L’un des bénéfices induits du datacenter sera la possibilité de réutiliser l’énergie générée par les équipements informatiques dans une boucle locale d’eau chaude de la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) pour chauffer plusieurs centaines de logements. Ce réseau de chaleur a obtenu le certificat environnemental titre V.