LeMondeInformatique : Kyndryl vient de couper le cordon avec IBM. Vous dirigez la filiale française, pouvez-vous nous la présenter ?
Kyndryl est issu de la scission souhaitée par Arvind Krishna, CEO d’IBM, en octobre 2020. La société comprend les activités d’infrastructures managées d’IBM connue sous le nom Global Technology Services. Aujourd’hui, nous sommes une société indépendante depuis le 4 novembre dernier. Kyndryl France représente environ 1 300 personnes avec des équipes en Pologne, République Tchèque et en Inde. En intégrant ces équipes, il y aura environ 3000 personnes.
Est-ce que ces différentes localisations sont spécialisées ?
Effectivement, en France, nous allons avoir des centres d’innovation client avec une orientation sur le management du multicloud, la sécurisation des API. En Pologne, les équipes seront plutôt spécialisées sur le mainframe, tandis qu’en Inde l’attention se portera sur l’AIOPS (prédiction, automatisation. Enfin à Brno en République Tchèque, les problématiques de monitoring, de centre de pilotage seront développées.
Quels sont les profils des clients de Kyndryl France ?
Nous avons un portefeuille de 400 clients qui sont assez diversifiés. Nous adressons environ 45% des entreprises du CAC 40. L’autre partie comprend des entreprises de tailles plus modestes, mais qui nécessitent des développements particuliers. Nous travaillons aussi beaucoup avec les fournisseurs de service pour adapter leur plateforme aux exigences du cloud et du SaaS en particulier comme par exemple Cegid ou Generix (spécialiste de la supply chain collaborative).
Au sein de Kyndryl monde, il existe 6 unités, les retrouve-t-on au sein de Kyndryl France ?
Oui, nous avons 6 pratiques au sein Kyndryl France. Pour rappel, il s’agit travailler sur les applications, les données et IA ; le cloud ; Core Entreprise et zCloud (offre mainframe as a service) ; l’environnement de travail numérique ; le réseau et edge ; la sécurité et la résilience. En France, nous avons une déclinaison supplémentaire transverse autour du conseil pour faire de l’expérimentation et des MVP (minimum viable product).
Votre indépendance récente implique-t-elle une ouverture vers des accords avec d’autres acteurs qu’IBM ?
Nous avons acquis une liberté totale, cela signifie effectivement une ouverture vers d’autres acteurs. Nous discutons par exemple avec des hyperscalers. (cf encadré). Mais cette ouverture s’adresse aussi à notre écosystème de clients et de partenaires.
Cette ouverture pourrait aller jusqu’au cloud de confiance qui est un sujet tendance en France ?
Des annonces devraient être faites dans les prochaines semaines, mais nous discutons avec tout le monde en France. Notre mission est d’être ouvert. Aujourd’hui les clients sont toujours dans des phases de transformation et souhaitent avant tout gérer la complexité engendrée par la mutation numérique. Mais il y a une vraie question autour de la gouvernance des données et nous pourrions travailler avec les hyperscalers dans ce domaine.
Sur quelles infrastructures vous reposez-vous ?
Nous avons 15 datacenters en France. Pour être un différentiateur pour nos partenaires, nous mettons à disposition notre offre de Global Peering Network fournissant une agrégation automatisée, des services SD WAN dans un environnement de cloud hybride.
Beaucoup de collaborateurs de Kyndryl France proviennent des rangs d’IBM France, avez-vous des projets de recrutement ?
Nous sommes toujours en phase de recrutement. Je devrais embaucher une centaine de personnes d’ici fin 2021. Par ailleurs, je crois beaucoup dans l’apprentissage et nous avons l’ambition de recruter 40 apprentis sur différentes activités commerciales, support … Pour 2022, l’ambition est d’embaucher environ 250 personnes.
Cet historique avec IBM ne va pas être un frein au développement d’une culture d’entreprise propre à Kyndryl ?
Nous débutons une histoire et nous changeons de modèle. Pour créer une culture d’entreprise, le CEO Martin Schroeter a fixé des traceurs autour de grands axes que sont la confiance, la transparence et l’empathie. Le développement de ces valeurs va se faire progressivement en interne et en externe. Sur l’installation de la marque, j’ai un plan sur 3 ans avec la mise en place de nouvelles offres.
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