L'IA et la recherche en santé, c'est déjà une longue histoire. Analyse de clichés radiographiques ou découverte de nouvelles molécules, par exemple. En 2019, l'Institut Curie a quant à lui tenté de répondre avec l'IA à la complexité de diagnostic précis des cancers d'origine inconnue ou cancers primitifs inconnus (CPI). Ces derniers sont complexes à cerner, et donc à soigner, car ils sont souvent découverts à un stade avancé et parce qu'il est impossible de savoir quel organe est à l'origine de la maladie.
C'est sur une idée du docteur Sarah Watson, oncologue et chercheuse rattachée à l'unité Chimie biologie des cancers (CNRS / Inserm) de l'Institut, que les équipes de chercheurs ont créé un « classificateur diagnostique ». Pour cela, l'Institut a développé un algorithme de deep learning qui analyse l'expression des gènes d'une tumeur, réalisée par séquençage d'ARN à haut débit, et associe les profils d'ARN à des tissus et organes spécifiques. Il devient possible de cette façon de déterminer précisément l'origine du cancer. Outre l'amélioration du diagnostic, cette méthode donne qui plus est aux médecins les moyens de cibler davantage les traitements.
Des rapports d'explicabilité des diagnostics par l'IA
Récemment, l'Institut Curie a décidé d'améliorer la précision de son IA pour disposer d'une interprétation biologique et clinique affinée et l'orienter directement vers la prise en charge des patients. Pour ce faire, sous l'impulsion d'un salarié d'Orange lui-même atteint d'un CPI, l'équipe du docteur Nicolas Servant, co-directeur de la plateforme de bio-informatique de l'Institut Curie, a commencé à travailler avec des data scientists d'Orange Business. Cette collaboration a également abouti à la création d'un module de génération automatique de rapports sur l'analyse réalisée par l'IA. Ces rapports contiennent non seulement des informations sur le patient, mais aussi des éléments d'explicabilité sur le diagnostic fourni par l'algorithme - gènes identifiés par l'IA ayant servi au diagnostic -, ainsi que sur les décisions proposées par la technologie. Cet outil sert entre autres à rassurer les soignants face à un diagnostic généré par IA. Orange Business précise ne travailler qu'à partir de données publiques transformées et anonymisées, disponibles dans les bases scientifiques, et qu'aucune donnée de patients de l'Institut n'a été échangée avec eux.
Comme le précise le communiqué conjoint de l'Institut Curie et de son prestataire, « les cancers d'origine inconnue représentent environ 2 à 3% des cancers diagnostiqués chaque année en France, soit environ 7000 patients. En France, l'Institut Curie est le coordinateur au niveau national de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) dédiée [à ces cancers]. Depuis sa mise en place en 2020, 442 patients ont été inscrits à cette RCP, et le nombre d'inscriptions continue d'augmenter ».
Pour les cancers d'origine inconnue, l'Institut Curie développe une IA dédiée
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Certains cancers sont particulièrement difficiles à identifier, et donc à soigner, car il est impossible de détecter l'organe à l'origine de la maladie. Pour remédier à la situation, l'Institut Curie a développé une IA qui associe des profils d'ARN à des tissus et organes spécifiques.

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