Le programme du candidat de l'UMP prévoit de renforcer le cadre juridique et fiscal suivant trois mots d'ordre : équité, stabilité et valorisation de l'innovation. L'équité vise à soutenir les sociétés françaises face aux « grands groupes internationaux qui se déploient et optimisent leur fiscalité », a expliqué ce matin Nicolas Princen en rappelant aussi à son auditoire que ces groupes étaient à la fois leurs concurrents et leurs partenaires. Nicolas Sarkozy propose de réfléchir à la création d'un statut d'établissement stable virtuel tel que l'a proposé le Conseil National du Numérique. Ce dernier préconisait d'adapter sur le longe terme le droit communautaire en créant ce concept « qui permettrait de refiscaliser les revenus de tous les acteurs établis fiscalement hors de France ».

« Nous souhaitons que les petits acteurs deviennent gros », a souligné Nicolas Princen. Le 2èmeprincipe, celui de la stabilité fiscale, visera à protéger les entrepreneurs des changements incessants de réglementation pendant cinq ans. Enfin, sur la valorisation de l'innovation, « il y a une vraie réflexion à ouvrir sur l'intéressement des salariés et les liens que cela peut avoir avec la croissance ». Dans sa réponse au Collectif du numérique, Nicolas Sarkozy précise que « valoriser la propriété intellectuelle, ce n'est pas remettre en cause le logiciel libre qui a son propre modèle économique » et ajoute que logiciel propriétaire et libre se complètent.

« Start-up France » : guichet unique et mise en réseau

Le candidat de l'UMP veut aussi faire confiance aux entrepreneurs. Son représentant ce matin a redit le succès du statut de l'auto-entrepreneur et présenté le projet « Start-up France », qui se veut un guichet unique à toutes les aides, ainsi qu'un portail d'informations pour se lancer et un outil d'organisation du réseau qui mettra « en relation les acteurs du numérique français en France avec les entrepreneurs expatriés ». « On ne montre pas assez nos talents », a estimé Nicolas Princen qui dit avoir été inspiré par le C100 qui regroupe des Canadiens installés dans la Silicon Valley, en lien avec des entreprises au Canada. « Le bénéfice de l'expérience et du partage, ce n'est pas très compliqué à mettre en place ».

Sur les emplois du numérique, il rappelle que, selon les chiffres, entre 40 000 et 70 000 emplois ne sont pas pourvus. Une campagne nationale sera menée sur les opportunités offertes par le secteur. Il est question de renouveler les journées du numérique et d'inviter les entreprises à faire des journées portes ouvertes. « Le secteur est caricaturé. On connaît les locaux de Facebook, pas les vôtres ». Mais il faut aller plus en profondeur, poursuit Nicolas Princen, « et nous comptons énormément sur le rôle des universités, grâce à leur autonomie. Déjà, une convention a été signée entre les acteurs de l'Education supérieure et de la recherche et des entreprises de votre secteur ». Il ajoute la nécessité de faire un point sur les secteurs demandeurs : cloud, Open Data, jeux vidéo. « Que l'on ne rate pas un domaine à développer par manque de dialogue. Il faut créer une filière dédiée au logiciel. » Il évoque le plateau de Saclay qui « quoi qu'on en dise est le grand centre potentiel pour porter le numérique ». Selon lui, dans dix ans, il comptera plus de 60 000 étudiants.

Un European Business Act pour compléter le SBA

« Il manque une culture de l'expansion à l'international. Nous voulons renforcer l'action d'Ubifrance sur la IT », a complété le représentant. Pour aider le développement des PME hors de l'Hexagone, le programme du candidat propose qu'une grande entreprise, qui bénéficie de garanties de type Coface, prenne sous son aile une plus petite pour l'aider à croître à l'étranger. Nicolas Princen évoque aussi la création d'un European Business Act pour que « l'argent des commandes publiques européennes bénéficie aux entreprises qui produisent en Europe » et un Small Business Act pour réserver 25% des commandes publiques aux PME.

Il est par ailleurs question de renforcer les moyens du Conseil National du numérique et de nommer des personnalités expertes de ces questions aux conseils d'administration des organes publics d'investissement. Le dernier volet abordé, celui de la formation, est jugé central : « D'abord la formation au numérique, avec une option au bac puis un vrai bac numérique ». Mais également une formation au numérique pour les demandeurs d'emploi, 10% seulement en bénéficiant aujourd'hui.