La commission américaine chargée de réguler les affaires commerciales (FTC, Federal trade commission) enquête actuellement sur le rachat de la régie publicitaire DoubleClick par Google. Annoncée il y quelques semaines pour un montant de 3,1 Md$, cette dernière a déjà fait couler beaucoup d'encre. Outre le fait que le moteur de recherche s'est imposé au nez et à la barbe de Microsoft - en lice de longue date pour ce rachat -, un certain nombre d'associations de protection des données personnelles se sont montrées inquiètes. L'Electronic Privacy Information Center (EPIC) et le Center for Digital Democracy (CDD) ont déposé une plainte le 20 avril dernier auprès de la FTC demandant le blocage de la procédure de fusion jusqu'à ce que Google s'engage à mettre en oeuvre les outils permettant d'effacer toute trace de navigation des internautes sur ses différents sites. Reste qu'il y a de fortes chances que la FTC s'intéresse moins à ce problème qu'au risque anticoncurrentiel que fait courir la fusion entre Google et DoubleClick. Le premier - outre son activité de moteur de recherche - est surtout le numéro un mondial en matière de liens sponsorisés, tandis que le second est - de longue date - la principale régie publicitaire Internet de part le monde. Les autorités antitrust devront donc dire s'il reste suffisamment de place aux concurrents potentiels pour se développer, le principal critère d'arbitrage de la commission. Côté concurrents, on s'organise d'ores et déjà : en quelques semaines, Microsoft s'est offert aQuantive pour 6 Md$ et les rumeurs de discussions avec Yahoo - principal concurrent de Google sur les liens sponsorisés - vont bon train. De son côté, AOL a mis la main sur Adtech, prestataire technique de mise en ligne de campagne particulièrement présent en Europe, et Yahoo s'est offert RightMedia pour 680 M$.