Alors que le rapprochement entre Google et AOL semble devoir se concrétiser, un des actionnaires de Time Warner, à qui appartient AOL, qualifie cette man?uvre de "décision désastreuse". "Je suis profondément sensible au fait que le Conseil d'administration de Time Warner est sur le point de prendre une décision désastreuse concernant un accord avec Google", écrit ainsi Carl Icahn dans une lettre ouverte aux membres du conseil d'administration. Un rapprochement de Time Warner et de l'hégémonique moteur de recherche serait, certes, intéressante à court terme - Google étant prêt à dépenser 1 Md$ contre 5 % des parts - mais compromettrait les chances du groupe à plus longue échéance : "je pense qu'il y a et qu'il aura des opportunités majeures pour améliorer la valeur de Time Warner. Cependant, ces opérations ne seraient pas réalisables si Time Warner s'engage dans des accords à long terme qui empêchent une future flexibilité. Je me demande également si Google est le meilleur partenaire pour débloquer la valeur d'AOL". L'éventuel accord passé avec Google signifierait, selon Carl Icahn, l'impossibilité future de conclure des partenariats, voire des fusions, avec d'autres géants du secteur, comme Microsoft, Yahoo ou eBay. Il s'agit d'une des dernières sorties de Carl Icahn, qui détient, avec un groupe d'investisseurs, environ 3 % du capital du groupe. Carl Icahn est par ailleurs le 24ème Américain le plus fortuné. Souvent présenté comme un frondeur, il se bat depuis plusieurs mois contre la direction de Time Warner et entend profiter de la prochaine assemblée générale, en mai 2006, pour renverser l'équipe dirigeante.