Après l'annonce d'Oracle jeudi, d'une offre de support de Red Hat Linux pour un prix de 50% inférieur (environ) à celui pratiqué par Red Hat lui-même, l'éditeur du Linux le plus populaire dans les entreprises a dû prendre quelques mesures pour soutenir son cours de Bourse. Vendredi, Red Hat a annoncé un plan de rachat de ses propres actions, à hauteur de 250 millions de dollars, plus 75 M$ de dette. Jeudi, le cours avait chuté de 24%, à 14,83 dollars. Vendredi, après cette annonce, il remontait de 5,39%. Nombre d'observateurs s'étaient d'ailleurs demandé si l'annonce d'Oracle n'était pas tout simplement un moyen de faire baisser le prix de Red Hat afin de pouvoir le racheter. Côté prix du support, Matthew Szulik, le CEO de Red Hat, a décidé de camper sur ses positions. Il l'a affirmé vendredi, sur la chaîne câblée américaine CNBC, et a démarré une campagne de communication sur le thème « unfakeable Linux », qu'on pourrait traduire par « Linux incopiable », en réponse au « unbreakable Linux » (Linux incassable) d'Oracle. Iain Gray, vice président responsable des offres de services de support de l'éditeur, a ainsi estimé que le prix n'était pas le principal souci des utilisateurs. « Personne ne m'interroge sur le prix du support, dit-il. La majorité des préoccupations qui nous sont rapportées concernent la façon dont on gère le support de l'infrastructure, comment on travaille avec de multiples fournisseurs de matériels et de logiciels. » L'IOUG se dit « très excitée » par l'annonce d'Oracle Dans son blog, Dave Dargo, CTO d'Ingres, concurrent Open Source d'Oracle, a ainsi raillé la promesse d'économies d'Oracle, en rappelant que les quelques centaines de dollars concernées ne sont qu'une paille au regard du coût du support de la base de données. Le club des utilisateurs Oracle, en revanche, s'est dit « très excité » par l'annonce, la moitié de ses membres environ faisant tourner leur base Oracle sur Linux. Ari Kaplan, président de l'IOUG (Independent Oracle User Group), apprécie l'idée d'avoir un fournisseur unique : « Ce support d'Oracle pour Linux embrasse toute la couche des meilleures technologies depuis le système d'exploitation jusqu'à la base de données, [en passant par] le middleware Fusion, le serveur d'applications et les applications. » Rien ne dit en revanche que le support proposé par Oracle sera à la hauteur, en termes de réactivité ou de connaissance du produit, de celui offert par le propre concepteur de cette distribution Linux. Et comme le soulignait il y a quelque temps Dave Dargo dans un entretien avec www.lemondeinformatique.fr, Oracle ne peut faire que la moitié du chemin vers un support global : dans la mesure où la base de données n'est pas sous licence GPL, Oracle ne peut pas offrir de correctif intégré pour l'ensemble, base et système d'exploitation.