Le territoire francilien a été le plus durement touché par la crise sanitaire. Reposant en partie sur le tourisme, l’aéronautique ou l’industrie, la région Île-de-France a néanmoins réussi à se place sur le numérique et engager une réelle transformation. Les subventions aidant, la région s’est positionnée à la fois sur l’accompagnement des PME, l’éducation et la formation professionnelle avec plusieurs aides. « Le dispositif Innov’up permet de financer jusqu’à 3 millions euros d’aide pour une entreprise technologiquement ou socialement innovante », explique Alexandra Dublanche, vice-présidente de la région Île-de-France et en liste pour les prochaines élections régionales, aux côtés de Valérie Pécresse, affiliée Libres!.
« Le numérique infuse et se diffuse dans nos politiques »
Le mouvement politique Libres!, qui préside la région depuis 2015, se positionne pour un second mandat. Face à la crise sanitaire, la poursuite des aides financières – allant jusqu’à 800 000 euros – notamment à l’attention des TPE et PME permet aux entreprises de se focaliser sur leur transition écologique et numérique. Le déploiement de cette aide s’inscrit dans une logique de numérisation des secteurs. « Les PME qui souhaitent se tourner vers des technologies clés telles que la robotique, la fabrication additive, l’IA seront soutenues financièrement et conseillées par des professionnels », ajoute Alexandra Dublanche. « Au-delà du financement d’un projet numérique, il y a des entreprises qui ne savent pas comment s’y prendre et cet accompagnement est crucial ».
Le développement et l’accompagnement des entreprises vers la digitalisation ne peut se faire sans certaines conditions. Préalable à tout développement, l’installation de la fibre sur le territoire francilien. « Nous nous sommes engagés à couvrir l’intégralité de l’Île-de-France en très haut débit d’ici à 2021, et 2023 pour la Seine et Marne. La présidente compte également s’engager sur la 5G et son déploiement à l’occasion des élections régionales ».
Cyber-partout
La cybersécurité est l’un des points majeurs du programme politique de Libres ! avec le projet de création d’un campus cybersécurité. Son implantation est prévue à la Défense avec une ouverture à l’automne 2021. « La région a voté en janvier 2021 une subvention de 2 millions d’euros au projet cybercampus au titre des grands lieux d'innovation. Cela permettra de financer les aménagements pour accueillir les startups et PME ainsi que des espaces et équipements partagés ».
« Nous travaillons depuis quelques mois avec l'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines sur un projet de cyber caserne » explique Alexandra Dublanche. « L'Etat vient de lancer un appel à projet pour soutenir financièrement et pousser à la création de ces centres de cybersécurité régionaux au service des collectivités et des PME. Il y a un vrai enjeu à sensibiliser, aider et identifier des acteurs locaux permettant de répondre à ces crises à venir ».
L’école et le numérique : deux mondes que tout oppose
La réduction de la fracture numérique est un problème soulevé au sein des entreprises autant que dans les écoles, collèges et lycées. A cet effet, la région a déployé un programme éducatif d’équipement de 410 000 ordinateurs pour les élèves et les professeurs – déployés avant la crise et mis en application durant. « A la rentrée 2021, tous les élèves se verront équipés de ces outils, ce qui nécessite un changement complet de paradigme et de formation des professeurs », précise cette conseillère régionale. Le WiFi ne devrait plus être une option au sein des établissements et le conseil prévoit d’équiper tout le territoire de ce réseau. « Avant notre arrivée au conseil régional, seul le département parisien avait 100% de WiFi dans ses écoles, et on observait 20% dans les lycées des autres départements », ajoute Mme. Dublanche.
Ce déploiement massif du numérique « avec des outils de travail collaboratifs, du contenu éducatif à disposition, notamment sur l’apprentissage des langues, et l’orientation des élèves pour se diriger vers certains métiers » laisse rêveur face à certains dispositifs manquants à l’appel aujourd’hui. Cette évolution exige de repenser le système éducatif dans son ensemble, et au quotidien, à distance comme à l’école.
Le mouvement a pour volonté de pousser les formations au numérique dès le lycée avec le lancement d’un lycée IA, une première en France. Le lycée Paul Valéry, dans le 12e arrondissement, devrait accueillir de véritables formations technologiques. « Pour cela, la Cité scolaire sera rénovée en 2024 et disposera d'un Fablab et d’un tiers-lieu à côté du lycée pour accueillir des EdTech IA. 1750 élèves devraient bénéficier de ce projet », explique Alexandra Dublanche.
Priorité au e-learning
La région compte également rediriger d’autres générations vers les métiers du digital. « Ce que l’on essaie de faire, c’est inciter les demandeurs d’emploi à aller vers ces métiers qui recrutent » ajoute-t-elle. 45 000 formations sont actuellement proposées dans ce secteur, avec 10 000 en e-learning. La région souhaite voir plus loin et prévoit 200 000 formations dans les années à venir à disposition des demandeurs d’emploi, et accessibles depuis une application, Oriane Form Pro pour faciliter l’accès face à un système administratif qui se révèle parfois lent et rebutant. « Notre volonté est d’accélérer toutes les aides vers un retour à l’emploi sur des secteurs en tension, y compris le numérique. Notre région a des atouts considérables, nous possédons 40% des dépenses globales liées à la recherche et au développement », conclut la vice-présidente de la région Île-de-France.
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