Les Rencontres agiles 2007, événement dont LeMondeInformatique.fr était partenaire, ont réuni une centaine de participants environ ce mardi matin à Paris-La Défense. De nombreux intervenants, utilisateurs et consultants, ont démontré comment les méthodes agiles, Scrum et XP en tête, pouvaient assurer la réussite d'un projet de développement... à certaines conditions. « Il faut le voir pour le croire » était quasiment une phrase clé ce matin, comme Didier Girard (de Sfeir) et Bernard Notarianni (Octo Technology) l'avaient dit en organisant cet événement. Des représentants de Vidal et de M6 ont exposé la façon dont les méthodes agiles leur ont permis de répondre en très peu de temps - quelques semaines - à des requêtes de leur direction fonctionnelle. L'application des méthodes agiles a agi à deux niveaux. D'une part en responsabilisant les maîtrises d'ouvrage, qui ont dû hiérarchiser leurs demandes, d'autre part en augmentant l'efficacité des équipes de développement, grâce aux réunions quotidiennes, au pilotage par les tests, et aux itérations fréquentes (puisqu'à la fin de chaque itération, un projet doit pouvoir être mis en production). En revanche, comme l'a souligné le DSI adjoint de M6, même si pour certains développeurs il est dur de revenir aux méthodes traditionnelles après avoir goûté aux méthodes agiles, celles-ci n'ont pas vocation à intervenir dans tous les projets. Pour lui, les méthodes agiles sont la réponse si les projets disposent d'équipes réduites, ont des contraintes fortes en termes de délai, et peuvent voir leur budget et leurs exigences remis en cause. Les méthodes agiles applicables aussi en offshore Même si la grande majorité des interventions a montré que les méthodes agiles sont a priori l'apanage de petites équipes rassemblées en un lieu unique, Guillaume Bodet, de la SSII Xebia, a démontré que Scrum et XP pouvaient s'adapter à l'offshore. Xebia a raté son premier projet de développement en collaboration avec des développeurs indiens, mais en compte depuis six réussis, et trois sont en cours. Quelques adaptations et outils de télécommunication sont bien sûr nécessaires, pour jouer avec le décalage horaire et la distance. Mais il faut aussi « investir pour lever les obstacles ». Il est important par exemple de financer des voyages pour que les développeurs puissent se rencontrer régulièrement et travailler ensemble physiquement. Quant à savoir si les méthodes agiles doivent s'adapter à l'entreprise ou l'inverse, le débat n'est pas tranché. Laurent Bossavit, consultant indépendant et président de XP France, a ainsi rappelé que si la méthode est adoptée en bloc, « le choc culturel est maximal », et donc le risque d'échec aussi. Il préconise certains aménagements, avec une limite toutefois : « Les pratiques qui exigent le plus d'effort sont souvent rejetées, alors que c'est le plus critique. » On citera par exemple le pilotage par les tests, toujours très contraignant, mais gage d'un code plus propre sans phase de recette interminable... ou inexistante. Claude Aubry, consultant indépendant, indiquait de son côté qu'il fallait s'adapter au contexte de l'organisation, tout en disant qu'il se montrait plus ferme, dans son rôle de « coach agile », avec l'expérience. « Dans les premiers projets, j'avais tendance à ne pas brusquer, maintenant je pense qu'il est mieux d'être ferme sur le vocabulaire, pour bien montrer qu'il y a une rupture, que les choses changent. »