Alors que les rapports du GIEC se succèdent en étant toujours plus alarmistes, le numérique est régulièrement pointé du doigt pour son empreinte environnementale. Certains enjeux environnementaux du numérique sont davantage mis en avant, que ce soit par conviction ou parce que les DSI doivent de plus en plus rendre des comptes sur la RSE. La sobriété numérique évoquée régulièrement, notamment par le Cigref, suppose l'adoption de bonnes pratiques. Pour en faire un bilan pragmatique, CIO a organisé la CIO.expériences Infrastructures 2022 : réduire ses émissions carbone - Une plus grande efficacité grâce à des infrastructures composables, éco-responsables et virtualisées. Celle-ci a été diffusée le 15 mars 2022 sous forme de webconférence.

Elle a été réalisée en partenariat avec Cloudreach, Darktrace, Equinix, NetApp, Nutanix, Pure Storage et Turbonomic. Guillaume Rincé, Chief Technical Officer de MAIF, a été le grand témoin de la matinée. Il a notamment commenté les résultats de l'étude « Comment bâtir des infrastructures sobres et agiles ? ». Ont également témoigné : Vincent Champain (Membre du Comité Exécutif de Framatome, en charge de l'IT et des Business Digitaux), Julien Fillaud (Directeur Général, Comparadise et Président du GCAB, le Groupement des comparateurs en assurance et banque), David Larose (DSI, mairie de Drancy), Jean-Noël Olivier (DGSI, Bordeaux Métropole et DSSI, Mairie de Bordeaux) et Kevin Schnekenburger (CTO, Comparadise, groupe April). Enfin, en partenariat avec MyFrenchStartUp, Bérenger Cadoret, DG et directeur technique de Stratosfair, a présenté cette start-up. Retrouvez ici la rediffusion intégrale de cette webconférence.

« Accélérer la réduction de l'empreinte carbone de l'IT avec le Cloud AWS » a plaidé François Denis, consultant stratégie cloud chez Cloudreach.

La stratégie de baisse de l'empreinte environnementale passe, dans un grand nombre d'entreprises, par le recours au cloud public, autrement dit l'externalisation des infrastructures. « Toutes les initiatives pour mener cette baisse de l'empreinte environnementale sont bonnes, ce n'est pas parce que le recours au cloud est l'une de ces initiatives que les autres sont à négliger » a observé François Denis, consultant stratégie cloud chez Cloudreach. Si l'IT consomme en globalité environ 8 % de l'électricité mondiale, les seuls datacenters sont responsables de 3 %. L'eau est également un sujet. Cloudreach accompagne ses clients dans l'optimisation de ces ressources. Quand une entreprise a recours à du cloud public, le fournisseur est responsable de l'infrastructure (dont le PUE, l'efficacité électrique, est en général bien plus bas que celui de datacenters privés) mais il ne faut pas oublier que le client reste responsable des couches applicatives qu'il a lui-même implémentées. Vous pouvez retrouver l'intervention complète de François Denis dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

« Réussir sa transition écologique sans l'opposer à la transition numérique » a milité Gabriel Ferreira, directeur systèmes chez Pure Storage.

Après la présentation de l'étude « Comment bâtir des infrastructures sobres et agiles ? » et son commentaire par Guillaume Rincé, Chief Technical Officer de MAIF, grand témoin de la matinée, Gabriel Ferreira, directeur systèmes chez Pure Storage, est revenu sur la manière de concilier le développement du numérique avec l'indispensable transition écologique. Si l'on parle beaucoup de la consommation électrique, il ne faut pas oublier l'obsolescence programmée des équipements. Gabriel Ferreira a rappelé : « l'idée de départ, lors de la création de Pure Storage, était de changer radicalement la manière d'acheter de l'IT en mimant le mode de consommation du cloud public pour ceux qui ne peuvent pas y recourir, en permettant de ne pas avoir à acheter aujourd'hui ce qui sera peut-être utile demain. L'éco-conception est au coeur de notre offre. » Vous pouvez retrouver l'intervention complète de Gabriel Ferreira dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

Vincent Champain, membre du Comité Exécutif de Framatome, en charge des Business Digitaux, de la performance digitale et de l'IT, a détaillé « sobriété, sécurité : comment Framatome garantit la fiabilité et la frugalité de son informatique ».

Premier témoin de la matinée, Vincent Champain, membre du Comité Exécutif de Framatome, en charge des Business Digitaux, de la performance digitale et de l'IT, est intervenu sur les manières de garantir à la fois la frugalité et la fiabilité. Framatome, groupe international de 14 000 salariés présent dans quatorze sites, conçoit, fabrique et maintient le coeur nucléaire des centrales avec des interventions sur près de quatre cents réacteurs dans le monde. Framatome gère ses infrastructures au sein d'un GIE constitué avec Orano, les deux sociétés étant issues de l'ancienne Areva. La fiabilité est indispensable dans ce secteur. « Non seulement c'est important mais c'est au coeur de notre ADN » a martelé Vincent Champain. Mais cette fiabilité doit aussi tenir compte des autres impératifs, dont les impératifs environnementaux, économiques et industriels. Retrouvez son témoignage complet dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

« Comment l'infrastructure participe à l'engagement RSE des entreprises » a expliqué Régis Castagné, directeur général d'Equinix France.

L'infrastructure a une place majeure dans le respect des engagements environnementaux des entreprises. Régis Castagné, directeur général d'Equinix France, a relevé : « non seulement c'est un sujet important mais c'est de plus en plus dans l'actualité des entreprises ». Ces infrastructures peuvent relever soit du réseau/télécoms, soit du stockage/calcul. « Si on pense à l'environnement quand on dit RSE, on oublie un peu souvent le social/sociétal et la gouvernance » a regretté Régis Castagné. Le fournisseur d'infrastructures doit garantir la compatibilité de son service avec la stratégie RSE de ses clients. Vous pouvez retrouver son intervention dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

David Larose, DSI de Drancy, a présenté « une infrastructure efficiente au service des métiers : pourquoi la ville de Drancy a fait le choix du cloud ».

Créer une infrastructure conforme aux nécessités RSE et également aux besoins métier est une nécessité aussi dans les collectivités locales. David Larose, DSI de Drancy (75 000 habitants, en Seine-Saint-Denis), est venu expliquer l'approche qu'il a développé au fil des années. « J'ai fait le choix de tout virtualiser et tout externaliser chez OVH, une fibre optique nous reliant directement à leurs infrastructures » a-t-il raconté avant de détailler les modalités de cette adoption du cloud, en tenant compte des impératifs propres aux collectivités locales. Vous pouvez retrouver son témoignage dans la rediffusion intégrale de cette webconférence. David Larose a également été interviewé à l'occasion de ses vingt années en poste comme DSI de Drancy.

« Informatique durable : les initiatives clés et les bonnes pratiques à mettre en place » a montré Christophe Sperandio, ingénieur avant-vente senior chez Turbonomic.

Au delà de la réduction de la consommation d'énergie (notamment dans les datacenters), la durabilité plus globale des infrastructures est une nécessité. Cela peut aussi passer par le choix d'énergies renouvelables. « On peut faire toute une série d'optimisations, la meilleure énergie reste celle que l'on n'utilise pas » a rappelé Christophe Sperandio, ingénieur avant-vente senior chez Turbonomic. La consommation de ressources ne se limite pas au fonctionnement mais aussi en amont avec la fabrication des infrastructures et en aval. Vous pouvez retrouver son intervention dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

Grand Témoin de matinée, Guillaume Rincé, Chief Technical Officer de la MAIF, a narré : « réduire toute son empreinte environnementale IT : comment la MAIF a multiplié les initiatives pour améliorer son bilan carbone ».

Faisant partie des grandes mutuelles françaises, la MAIF protège trois millions de sociétaires, personnes physiques ou morales. Guillaume Rincé, Chief Technical Officer de la MAIF, grand témoin de la matinée, est venu présenter les multiples initiatives opérées par la mutuelle pour réduire son empreinte environnementale. Vous pouvez retrouver son témoignage intégral dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

« Explosion de données : quelle incidence sur les émissions de CO2 ? » s'est interrogé Philippe Charpentier, directeur technique chez NetApp.

Dans la réduction de l'empreinte carbone du numérique, la question des volumes de données est cruciale. Les volumes de données traitées dans le monde correspondent à environ 500 smartphones par personne dans le monde, du nouveau-né au vieillard. « Le premier problème est que les entreprises ignorent ce dont elles disposent en matière de données, la crainte étant que si l'on perd de la donnée, on pourrait perdre éventuellement de la valeur » a regretté Philippe Charpentier, directeur technique chez NetApp. C'est d'autant plus gênant qu'il existe une double obligation réglementaire : la conservation des données d'une part (par exemple dix ans pour la comptabilité), la destruction des données (notamment des données personnelles) d'autre part. Vous pouvez retrouver l'intervention complète de Philippe Charpentier dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

Jean-Noël Olivier, DGSI de Bordeaux Métropole et DSSI de la Mairie de Bordeaux, est intervenu sur le thème « rester sobre : réduire l'empreinte carbone de la DSI, simple à dire, complexe à faire ».

Bordeaux Métropole, c'est une agglomération de 800 000 habitants avec des compétences assez larges, notamment au niveau numérique mais aussi le service aux citoyens de la naissance au décès. Le SI est mutualisé au niveau de 14 communes et de la métropole avec une infrastructure unique et 1600 applicatifs métiers au service de 19 000 utilisateurs. L'impact environnemental du numérique est mesuré, calculé et optimisé. « Nous voulons éviter de déployer des technologies pour le plaisir de déployer des technologies et toujours vérifier que l'apport métier est suffisant pour justifier le déploiement d'un projet avec son empreinte » a expliqué Jean-Noël Olivier, DGSI de Bordeaux Métropole et DSSI de la Mairie de Bordeaux. Le calcul d'impact est automatisé avec les outils choisis et les méthodes citées par Jean-Noël Olivier. Vous pouvez retrouver son témoignage dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

« Impact des architectures hyperconvergées sur l'efficacité énergétique des centres de données et la réduction de l'empreinte environnementale » a développé Vincent Rivière, responsable technique grand compte chez Nutanix.

L'efficacité énergétique des infrastructures reste tout de même le coeur des préoccupations environnementales. L'architecture hyperconvergée a un rôle à jouer en la matière. Comme Vincent Rivière, responsable technique grand compte chez Nutanix, le relève : « notre apport concerne l'optimisation des systèmes ». Depuis une trentaine d'années, la virtualisation permet de consolider plusieurs serveurs logiques sur un seul serveur physique. Avec l'hyperconvergence, cette logique est poussée jusqu'au bout. Vous pouvez retrouver son intervention dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

Julien Fillaud (à droite), directeur général de Comparadise (groupe April) et Président du GCAB (Groupement des comparateurs en assurance et banque), et Kevin Schnekenburger (à gauche), CTO de Comparadise, ont présenté : « le cloud privé pour réduire son empreinte carbone : Comparadise a choisi un cloud privé dans le cadre d'une démarche militante ».

L'éditeur de comparateurs d'assurances Comparadise (groupe April), notamment en marque blanche, a misé justement sur la virtualisation et, plus précisément, le cloud privé pour diminuer l'empreinte carbone de son IT. Chaque mois, Comparadise réalise 100 000 comparaisons de contrats d'une quarantaine d'assureurs en recevant un million de visites. Pour cela, deux clusters répliqués en répartition de charge abritent tout le SI hébergé dans des machines virtuelles dont une douzaine servent uniquement au comparateur lui-même. Latence et ruptures de service sont inenvisageables mais il y avait une volonté claire de réduire dans le même temps l'empreinte environnementale. « C'est très important pour notre actionnaire, nos clients, nos équipes et nos partenaires » a souligné Julien Fillaud (à droite), directeur général de Comparadise. En s'appuyant sur Alterway, Kevin Schnekenburger, CTO de Comparadise, a refondu le SI pour atteindre le double objectif de sobriété et de résilience. Vous pouvez retrouver le détail des choix opérés dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

« L'IA Auto-Apprenante au service des applications cloud » a pointé Valentin Pourrinet, expert cybersécurité de Darktrace.

Un point parfois négligé dans la réduction de l'empreinte carbone via la migration cloud est la cybersécurité, thème qui est présent partout. La tendance forte depuis des années est l'adoption d'architectures hybrides. « Ces environnements hybrides donnent de la flexibilité et ont parfois été nécessaires pour conserver les entreprises ouvertes durant la crise sanitaire » a observé Valentin Pourrinet, expert cybersécurité de Darktrace. La réduction de l'empreinte environnementale des entreprises passe par le développement du télétravail, avec des sollicitations beaucoup moins régulières et prévisibles des infrastructures. La cybersécurité doit être adaptée en conséquence. Vous pouvez retrouver l'intervention de Valentin Pourrinet dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.

« Stratosfair, un cloud souverain, breton et green » a été présentée par Bérenger Cadoret, DG et directeur technique de la start-up Stratosfair, en partenariat avec MyFrenchStartUp.

Pour terminer la matinée, nous avons reçu, en partenariat avec MyFrenchStartUp, Bérenger Cadoret, DG et directeur technique de la start-up Stratosfair. Celle-ci propose des datacenters répartis permettant une réutilisation maximale de l'énergie consommée et bien entendu optimisés. Vous pouvez retrouver son intervention dans la rediffusion intégrale de cette webconférence.