Lors de sa conférence Innovate, SAS a dévoilé plusieurs évolutions de sa plateforme  analytique Viya. En plus de la capacité à gérer des assistants IA et des modèles sectoriels, ainsi que la gouvernance , l'éditeur se tourne aussi vers les agents IA en faisant évoluer Intelligent Decisioning. L'outil est maintenant capable de création des agents IA en mode low-code/no-code. Dans le domaine bancaire, il automatise l'analyse de demande de prêts, tout en laissant à l'humain la décision finale.

Plusieurs évolutions

Autre nouveauté, Data Maker, un générateur de données synthétiques désormais enrichi par la technologie de la start-up britannique Hazy, récemment acquise par SAS. Conçu pour répondre aux contraintes de confidentialité ou pour pallier le manque de données réelles, la solution est désormais capable de produire des données multi-tables et temporelles. D’abord proposé en aperçu privé, il vise une disponibilité générale au troisième trimestre 2025.

SAS a également présenté Viya Copilot, un assistant conversationnel s’appuyant sur les services d’IA du cloud Microsoft Azure. Intégré à la plateforme, il vise à accélérer les processus analytiques dans les environnements métiers et industriels, à destination des développeurs et des data scientists. Actuellement en aperçu privé, Copilot sera dans un premier temps intégré à Model Studio, où il facilitera la création de modèles basés sur l’IA ainsi que l’assistance au codage pour les utilisateurs de SAS. Sa disponibilité générale est prévue elle aussi pour le troisième trimestre. Enfin, Viya Workbench, lancé en 2024, est désormais accessible via Azure Marketplace et AWS. Cette solution propose aux développeurs de travailler en R ou avec SAS Enterprise Guide. « Ces évolutions renforcent l’intégration, la collaboration et la sécurité du développement en intelligence artificielle, notamment dans les secteurs réglementés », souligne Robert Kramer, analyste chez Moor Insights & Strategy.

Modèles personnalisés pour les métiers

Pour aider les entreprises à tirer rapidement parti de l’intelligence artificielle, SAS propose une gamme de modèles d’IA prêts à l’emploi. Ils s’adressent aussi bien aux entreprises disposant d’équipes de data scientists qu’à celles ne possédant pas ces compétences en interne. « Nos clients se divisent en deux catégories : ceux qui ont des experts de la data, et ceux qui ne savent pas par où commencer. Nos modèles leur permettent à tous de bénéficier de l’IA », résume Udo Sglavo, vice-président de l’intelligence artificielle appliquée chez SAS.

Certains modèles sont conçus pour être transverses, comme ceux dédiés à la résolution d’entités ou à l’analyse de documents. D’autres répondent à des cas d’usage spécifiques : suivi de l’observance des traitements dans le secteur de la santé, optimisation de la chaîne logistique pour l’industrie, ou encore détection de fraudes et conformité fiscale pour les administrations. D’ici la fin de l’année, quatre modèles supplémentaires viendront enrichir cette bibliothèque : la détection de fraude sur les paiements et les modèles de cartes bancaires pour le secteur financier, l’intégrité des paiements dans la santé, la surveillance de la sécurité des travailleurs pour l’industrie, et la conformité de l’impôt sur le revenu pour le secteur public. Selon Udo Sglavo, ces modèles sont légers, modulaires et simples à intégrer : « Ils fonctionnent dans des conteneurs que l’on peut brancher facilement à n’importe quel environnement, tout comme notre plateforme Viya. Il suffit de les déployer pour qu’ils soient immédiatement opérationnels. »

La gouvernance de l'IA, un enjeu important

Face à la montée en puissance de l’IA en entreprise, SAS insiste sur la nécessité d’instaurer un cadre de confiance solide. « Il est essentiel de pouvoir évaluer l’usage prévu et les résultats attendus avant tout déploiement, tout en assurant un suivi continu de la conformité », explique Reggie Townsend, vice-président en charge de l’éthique des données chez SAS.

Pour accompagner les entreprises, l'éditeur a lancé des ressources autour de la gouvernance pour évaluer leur maturité en matière de gestion de l’IA autour de quatre axes clés : la surveillance, la conformité, les opérations et la culture d’entreprise. Baptisé « carte de gouvernance de l’IA », cet outil s’ajoute à la gamme existante de produits dédiés à la gouvernance d’entreprise. D'autres solutions viendront, dont un outil de gouvernance centralisé destiné aux dirigeants, capable de superviser les systèmes, les modèles et les agents IA. Une position saluée par plusieurs analystes. Pour Abhishek Punjani, du cabinet Info-Tech Research Group, « Avec ses dernières innovations en matière d'IA, SAS est à l'avant-garde du mouvement de l'industrie vers une voie plus équilibrée et plus responsable.»