En décembre, le fonds américain Silver Lake injectait 344 millions d’euros dans Software AG pour soutenir les ambitions de croissance de l’éditeur allemand, dirigé depuis 2018 par Sanjay Brahmawar. Un apport que le spécialiste européen de l’intégration applicative, de la transformation des processus métiers et de l’IoT, comptait mettre à profit pour étendre ses positions en Amérique du Nord à travers des acquisitions.

Trois mois plus tard, Software AG vient d’annoncer le rachat de l'éditeur californien StreamSets pour 524 millions d’euros. Basé à San Francisco, celui-ci développe une solution SaaS d’intégration de données qui viendra naturellement s’ajouter à la Digital Business Platform du fournisseur allemand en le faisant entrer sur le segment cloud de ce marché, indique ce dernier. A travers sa plateforme DataOps, StreamSets propose une expérience unifiée pour gérer les pipelines de données de bout en bout, en mode hybride et multicloud. Parmi ses clients figurent des groupes industriels, tels que le pétrolier Shell, l’opérateur BT, IBM ou GSK.

Helix, stratégie de transformation de Software AG

Software AG va revendre la plateforme de StreamSets à ses clients et constituer des offres conjointes avec les siennes en démarrant une activité iPaaS. Peu après l'arrivée de Sanjay Brahmawar à la tête de l'éditeur allemand, pour succéder à Karl Heinz Streibich (qui a quitté le conseil d'administration en décembre dernier), une stratégie de transformation a été engagée en 2019 sous le nom d’Helix. Elle a conduit à reconfigurer la Digital Business Platform en trois volets : intégration et API, IoT et analytique, transformation des entreprises (incluant les activités Aris et Alfabet). La plateforme inclut une base de données en mémoire, un moteur de gestion des événements, une solution d’intégration, de gestion de processus et de tâches et une solution analytique et de datavisualisation.

Créé en 1969 à Darmstadt, Software AG est le 2ème éditeur de logiciels allemand derrière SAP. Au début de l’année, il a montré à travers une enquête (menée auprès de 700 décideurs informatiques aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France) que la transformation IT accélérée par la crise sanitaire avait contribué à alourdir la dette technique dans les entreprises, souvent de façon délibérée. Un terrain sur lequel l’intégration de données peut apporter des solutions ou creuser la dette.