Chaque année, une tendance se dégage du salon Solutions Linux. L'année dernière, il avait été marqué par la maturité des solutions Open Source et leur coexistence avec les environnements propriétaires. La 15ème édition est résolument orientée vers le cloud libre. Preuve de cet engouement, les allées du salon ont vu fleurir des hébergeurs, des start-up qui proposent des services de cloud Open Source. Ainsi, Another Service fournie une solution de PaaS, basée sur CloudFoundry de VMware à destination des développeurs et des éditeurs qui travaillent sur des projets en mode SaaS. Pour les plus réfractaires, la jeune pousse Zentyal propose un service hybride actuellement en beta qui permet de garder ses serveurs et de les synchroniser dans le cloud. Cette solution propose du partage de fichier, la gestion d'utilisateur et de groupe, de l'hébergement privé de fichier (soit sur site ou sur le cloud public d'Amazon). A bien y regarder, ces sociétés sont relativement jeunes et ont lancé leur produit depuis moins de 6 mois.

OpenStack superstar


Pour expliquer cet engouement, il suffit de prononcer le mot magique OpenStack. La plateforme de cloud Open Source est devenue le porte-drapeau de cette conversion accélérée au cloud. Il a été beaucoup question d'OpenStack lors d'une table ronde sur « Quel cloud libre pour vos infrastructures ? ». Les intervenants se sont accordés à dire qu'OpenStack devient relativement mature avec la dernière version Grizzly. Philippe Demaison, directeur technique de Suse France a expliqué « nous ne sommes plus dans les balbutiements, les projets arrivent et se développent notamment avec des orientations métiers, le e-commerce par exemple ». Un avis partagé par les autres intervenants qui tempèrent néanmoins l'enthousiasme autour d'OpenStack en soulignant les besoins de compétences spécifiques. D'autres plateformes existent comme CloudStack, OpenNebula, Eucalyptus, mais le choix de plusieurs grands acteurs de l'IT pour OpenStack en fait la référence en matière de cloud Open Source. Iconoclaste, le stand de Microsoft mettait en avant la solution maison Windows Azure, mais sans trop d'ostentation.

Interrogés sur l'avenir de ces différents OS cloud, certains estiment que les notions de IaaS, SaaS, PaaS vont s'effacer au profit de solution de cloud broker (place de marché de cloud), comme le projet CompatibleOne pour assurer l'interopérabilité entre les différents clouds. D'autres plus pragmatiques constatent que le stockage va devenir la problématique du cloud et que le monde de l'Open Source doit se pencher dessus. Une personne de l'assemblée évoquait l'apparition d'une instance de stockage éternelle. Enfin, une fois les problèmes « d'outillages et de tuyauteries » évacués, on tend vers un modèle de développement dit « noOps » qui améliore et accélère le déploiement d'applications en s'appuyant sur une forte automatisation et tire parti du PaaS.

D'autres sujets ont été évoqués sur le salon comme le big data où les solutions Open Source comme Hadoop deviennent des références incontournables. Si on ajoute la montée en puissance d'Android et le développement de différents OS mobiles libres, la communauté Open Source affiche une certaine fierté, après des années de discrétion.