Figure émergente de l’assistance à distance, Splashtop a bien tracé son sillon depuis sa création en 2006 sous le nom de DeviceVM. Sur un marché où évoluent des solutions bien établies comme TeamViewer, LogMeIn ou Anydesk, la société installée à San Jose se dit rentable depuis 2015, ce que beaucoup d’autres éditeurs IT peinent à réaliser. Sa rentabilité et sa croissance se sont renforcées l’an dernier avec la forte augmentation des besoins d’accès distant et d’assistance aux utilisateurs en télétravail. A la faveur d’une levée de fonds de 50 M$, Splashtop porte maintenant sa valorisation à 1 Md$, ce qui accroît sa visibilité et va lui permettre de développer sa marque et son expansion mondiale, indique son CEO et co-fondateur Mark Lee. Le tour de table a été conduit par Sapphire Ventures, ancien fonds de capital risque de SAP devenu indépendant, avec la participation des investisseurs historiques de Splashtop dont NEA, DFJ DragonFund et Storm Ventures. 

Parmi ses clients américains, Splashtop compte des groupes tels que Disney, FedEx, GE, Marriott, Toyota ou encore l’Université Harvard et Stanford Healthcare. Pour les accès aux postes de travail haut de gamme (professionnels de la CAO/FAO, éditeurs vidéo, développeurs de jeux), son logiciel prend en charge la diffusion en continu de qualité 4K à 40 images/seconde. Il est notamment utilisé par des clients d’Adobe Creative Cloud qui travaillent sur la production broadcast, la conception graphique, l’ingénierie, la recherche ou l’éducation et qui peuvent utiliser les logiciels de création de contenus vidéo à distance depuis n’importe quel terminal, cite Splashtop en exemple. Sa solution Enterprise propose par ailleurs des licences flexibles pour les accès à distance des équipes informatiques et de support technique aux utilisateurs.

Un datacenter en Allemagne pour les clients européens

A l’international, Splashtop s’est déjà déployé en Europe, avec un siège EMEA à Amsterdam, piloté par Alexander Draaijer, et en Asie, à Singapour. En France, l’éditeur dénombre pour l’instant quelques centaines de clients. Il a francisé son site web, assure le support des clients en français et étudie les partenariats qu’il pourrait nouer dans l’Hexagone, nous a indiqué le DG EMEA. Pour le marché européen, Splashtop a ouvert un hébergement en Allemagne chez AWS. « Le datacenter est complètement séparé de notre datacenter aux Etats-Unis et nous travaillons avec des serveurs relais régionaux », nous a précisé Alexander Draaijer, par mail. De façon  générale, l’infrastructure de Splashtop s’appuie sur des fournisseurs IaaS comme AWS, GCP et Oracle Cloud Infrastructure. Au-dessus, « Splashtop a construit des couches supplémentaires de redondance et de basculement entre les différents fournisseurs pour améliorer encore la fiabilité », précise le DG EMEA. L’éditeur a différents points de présence dans le monde entier pour être au plus près des utilisateurs et bénéficier d'une redondance entre les régions. 

Interrogé sur la concurrence, le DG EMEA estime que Splashtop fournit des outils de prise de contrôle et de support à distance à un meilleur coût, avec un meilleur service client. « Ce qui nous différencie, c’est notre objectif de satisfaire pleinement nos clients dans le monde entier, nous leur accordons la priorité », nous a-t-il indiqué en citant un taux de satisfaction NPS (net promoter score) de 93%. Parmi les points forts, il met également en avant les aspects sécurité, fiabilité et conformité (RGPD, Hipaa, Soc2 et PCI). « Nous avons plus de 10 ans d’expérience dans la fourniture de solutions d’accès à distance et d’assistance à distance hautes performances auprès de plus de 30 millions d’utilisateurs sur des centaines de milliers de sessions », souligne-t-il. « Nous avons récemment constitué un conseil consultatif de sécurité réunissant différents experts pour nous aider à atteindre des objectifs de sécurité et de conformité encore plus rigoureux ».

Splashtop propose aussi une version personnelle gratuite de son logiciel fonctionnant sur réseau local. Ses autres produits peuvent être testés pendant deux semaines.