Parti brusquement en novembre de chez Microsoft, peu de temps après le lancement de Windows 8, Steven Sinofsky, président de la division responsable du développement de l'OS, a signé avec son ex-employeur un accord qui l'engage à ne pas dénigrer la société. C'est ce que l'on découvre dans une déclaration réglementaire transmise hier par Microsoft à la SEC (securities and exchange commission). L'ex patron de Windows 8 s'engage aussi à ne pas travailler pour des concurrents ni chercher à débaucher des collaborateurs de son ancienne entreprise.

En échange, il doit recevoir une compensation sous forme de droits d'achat sur des actions de la société. Microsoft accorde à son ancien collaborateur le droit d'exercer ses options sur actions non acquises depuis le 1er  juillet 2012 (début de l'exercice fiscal 2013) et lui en accorde d'autres. Le document transmis à la SEC ne comporte pas d'évaluation chiffrée, mais on peut y lire que Steven Sinofsky totalise 418 361 actions, ce qui, au cours de l'action Microsoft à la clôture de la bourse mercredi soir, correspondait à 14,2 millions de dollars.

Quelles révélations Microsoft pourrait-il craindre ?

Aucune explication n'avait été fournie en novembre dernier lors de son départ, mais il semblait que la tension s'était accrue entre Steven Sinofsky et différents membres de l'équipe de Microsoft. Arrivé dans la société en 1989, sur la partie développement, il a dirigé le groupe Windows et Windows Live à partir de mars 2006 et piloté la mise sur le marché de la version 7 du système d'exploitation, avant d'être promu président de la division Windows en juillet 2009. Quelques mois plus tard, sa vision sur certains services cloud différant de celles de Ray Ozzie, architecte logiciel en chef de Microsoft, il avait remporté son bras de fer face à dernier qui avait quitté la société fin 2010.

Il était considéré comme un successeur potentiel à Steve Ballmer, rappelait Forbes à l'automne dernier, lors de l'annonce de son départ qui avait fortement surpris et suscité, par ricochet, un certain nombre de spéculations sur la réussite du lancement de Windows 8. On peut maintenant s'interroger sur les révélations ou commentaires qu'il pourrait faire et qui justifient que Microsoft lui accorde ces conditions financières toutes particulières.