: Selon le Wall Street Journal, Telefonica aurait entamé des discussions pour racheter l'opérateur historique néerlandais KPN. L'opérateur espagnol proposerait près de 20 Md€ pour son homologue. Après les années folles d'acquisition et de fusion de la fin des années 90, le secteur des télécoms s'est fait beaucoup plus discret, nombre d'acteurs s'étant lourdement endetté ou ayant subi de plein fouet l'éclatement de la bulle internet. Au cours des deux dernières années, les mouvements de rapprochement ont repris mais souvent à une échelle nationale ou régionale (par exemple dans les pays nordiques).

Récemment pourtant les opérations de fusions/acquisitions sont reparties de plus belle, menées par les grands opérateurs historiques du continent. L'italien Enel a ainsi cédé Wind, tandis que France Télécom mettait la main sur Amena. Dans le même temps, des rumeurs ont fait état d'une possible OPA conjointe de KPN et Deutsche Telekom sur O2, l'ex-filiale mobile de British Telecom. L'opération, jugée trop chère, n'a finalement pas eu lieu. Ce qui n'empêche pas aujourd'hui les mêmes rumeurs de prêter à Deutsche Telekom l'intention de prendre d'assaut O2 en solitaire, quitte à vendre par appartement les divisions qu'ils ne pourrait conserver pour des raisons de concurrence.

Deux grandes tendances semblent guider le marché. Tout d'abord nombre d'opérateurs souhaitent disposer d'une stratégie de convergence fixe/mobile/internet dans les pays où ils sont présent (c'est le cas de Deutsche Telekom ou de France Télécom). D'autres, confrontés à la saturaiton de leur marché local, souhaite se développer à l'étranger dans des activités qu'ils connaissent déjà, ce qui est le cas par exemple de Telecom Italia avec l'achat de Tiscali en France, et pour le cas présent de Telefonica avec KPN.

Ironiquement, les deux sociétés se connaissent bien. Les deux sociétés avaient déjà failli fusionner en 2000 avant que Telefonica ne se retire en dernière minute. Telefonica lorgne désormais sur les quelque 24 millions d'abonnés mobiles européens de KPN qui lui permettrait de s'implanter dans des pays ou il est aujourd'hui absent (Allemagne, Belgique, Hollande).