Affaibli par de mauvais résultats financiers, Atos aiguise les appétits. Selon Reuters, Thales réfléchirait à un plan pour racheter l’activité cybersécurité de la SSII. L’acteur de la Défense et son conseiller CenterView Partners ont approché plusieurs fonds d’investissement, dont Bain Capital (qui vient d’acquérir Inetum), CVC Capital Partners et PAI Partners, afin d’étudier une offre conjointe sur Atos, qui serait ensuite scindé. L’opération est estimée à près de 2,7 milliards d’euros.

Thales pourrait ainsi s’emparer de l’activité BDS (Big data et cybersecurity). Cette dernière est un héritage de l’acquisition de Bull. Selon un rapport de 2019, cette filiale dirigée il y a encore peu par Pierre Barnabé, affichait 6 centres de R&D, avec plus de 5 200 salariés et un chiffre d’affaires en 2018 de 1 milliard d’euros. Ses activités sont multiples allant de la mise en œuvre de solutions de cybersécurité, mais aussi travailler sur des projets critiques notamment dans le domaine de la Défense et du Big Data avec des orientations vers le quantique et le HPC. Atos doit la semaine prochaine présenter la dernière génération de son système Bull Sequana. A noter que Thales et Atos sont partenaires au sein d’Athea, l’initiative française pour défier Palantir.

Une fin de non-recevoir de l’Etat ?

Interrogés pour en savoir plus, Thales n’a pas souhaité faire de commentaires et Atos n’a pas répondu au moment de la rédaction de cet article. Une chose est sûre, l’action d’Atos a repris des couleurs après cette annonce en s’appréciant de plus de 10% à 17h. De son côté, l’action Thales perdait environ 3% à la même heure.

Cette opération pourrait cependant ne pas se faire, car le gouvernement verrait d’un mauvais œil la vente d’un « champion français » à des investisseurs étrangers. Une question sensible encore plus délicate à quelques mois de l’élection présidentielle. Selon des sources citées par Reuters, « le gouvernement français s’opposera fermement à tout démantèlement d’Atos dès maintenant ».