Dans une interview télévisée diffusée sur ABC News mercredi soir, le patron d'Apple, Tim Cook est revenu sur l’affaire qui l’oppose au FBI. Celui-ci a déclaré que le gouvernement américain exigeait qu’Apple développe « l'équivalent d’un cancer logiciel » pour l’aider à débloquer un iPhone 5C utilisé par l'un des terroristes de San Bernardino. « La question est de savoir si le gouvernement américain peut obliger Apple à écrire des logiciels qui, selon nous, peuvent exposer des centaines de millions de clients aux États-Unis et dans le monde entier. Il faut aussi se demander s’il a le droit de bafouer les libertés civiles », a déclaré Tim Cook.

Pendant l’interview de 30 minutes, le CEO d’Apple a du expliquer à plusieurs reprises pourquoi sa firme ne pouvait pas faire d’exception pour un iPhone utilisé par un terroriste. « La question ne concerne pas qu’un seul iPhone : la décision a des conséquences sur l'avenir », a déclaré Tim Cook. Selon le CEO, en plus de compromettre la sécurité des personnes, répondre favorablement aujourd’hui à la demande du FBI ne met pas Apple à l’abri d’un risque de dérive et à des demandes futures encore plus invasives. « Et si l’on nous demandait de développer un système d'exploitation qui facilite la surveillance, ou qui permette aux autorités judiciaires de déclencher la caméra de nos matériels », a-t-il déclaré. « Je ne sais pas jusqu’où cela pourrait aller, mais je sais que nous ne souhaitons pas que cela se produise dans ce pays ».

Le FBI veut qu’Apple développe un logiciel qui permettrait aux enquêteurs de contourner les protections de l'écran de verrouillage et accéder ainsi aux informations stockées sur un téléphone utilisé par l'un des auteurs de la tuerie perpétrée à San Bernardino, Californie, en décembre. La semaine dernière, un juge a ordonné à Apple de se conformer à la demande du FNI, mais Apple a refusé et passera en cour d’appel avant vendredi. « Ces décisions ne devraient pas être prises dans les tribunaux au cas par cas », a estimé M. Cook, qui exhorte le Congrès à adopter des lois après un débat public. « En fin de compte, nous devons respecter la loi comme tout le monde », a-t-il ajouté, laissant entendre qu’Apple se conformerait au final à la décision du législateur.