Au Japon, le contrôle biométrique a été pendant longtemps réservé à l’accès des centrales nucléaires ou des bâtiments relevant de la sécurité nationale. Mais depuis quelque temps, c'est devenu le dernier « gadget à la mode » dans l’Archipel, et les utilisations se multiplient. Scan de l’iris de l’œil, contrôle du réseau des veines des paumes ou des doigts, examen du timbre de la voie, reconnaissance morphologique du visage… les capteurs biométriques sont de plus en plus variés et discrets dans leur taille et leur utilisation. Les logements, les bureaux ou les universités, comme celle de Chiba, contrôlent les accès par des systèmes d'identification biométrique. Hitachi est allé encore plus loin avec des poignées de porte de maisons ou de voitures, qui vérifient l’identité de la personne qui tient la poignée grâce à une illumination infrarouge placée dans cette dernière, et une minuscule caméra installée en face, dans la porte. Les banques Sumitomo Mitsubishi Bank ou Tokyo-Mitsubishi ont équipé leurs distributeurs de billets d’un capteur infrarouge qui identifie en quelques secondes les veines de l’index ou de la paume. Déjà 25 % des banques japonaises, et la Poste, sont équipés ou le seront dans les mois qui viennent. Les serrures à clés ou à chiffres des coffres ou des armoires de sécurité sont peu à peu remplacées. De même, les produits informatiques sont touchés par la vague biométrique. Les disques durs externes, les clés USB ou les ordinateurs portables des constructeurs japonais comme NEC, Sony, Hitachi… recourent à la biométrie comme argument de vente ultime. Malgré ce déploiement massif de solutions biométriques dans la vie de tous les jours, il reste à espérer que les modifications physiques du corps humain (rhume affectant la voix, accident ou maladie modifiant le physique, température modifiant l’efficacité des capteurs, vieillesse…) ne transformeront pas ce qui est vu actuellement comme la « panacée » des solutions de contrôle d’identité en cauchemar technologique. Et ça, malgré tous les tests et promesses des fabricants, seule l’expérimentation en condition réelle sur le long terme permettra de le vérifier…