Oracle, absent du grand public si on excepte les environnements d'exécution Java issus de son rachat de Sun, est par contre plus étonnant dans le trio de tête, surtout avec une gamme finalement assez limitée par rapport à Microsoft ou IBM. Oracle est d'ailleurs en tête des failles les plus critiques (notées 10) avec 204 failles repérées auxquelles s'ajoutent les 179 de Sun, soit un total de 383 failles de niveau 10 en 25 ans. HP le suit de près avec 202 failles de niveau 10 mais une gamme encore plus réduite. IBM et Mozilla sont eux aussi dans un mouchoir de poche avec respectivement 188 et 186 failles de niveau 10. Microsoft et Adobe sont plus loin dans le classement avec 175 failles de niveau 10 chacun en 25 ans. Au fil des années, Microsoft baisse dans le classement annuel depuis 2010 tandis qu'Oracle et Apple ne cessent de progresser en nombre de failles. En 2012, Oracle est en tête.

L'Open Source n'a pas moins de failles détectées

Lorsque l'on regarde le classement du nombre de failles par produits, les surprises sont importantes. Ainsi, le noyau Linux (dont toutes les versions sont considérées comme un seul produit) est en tête des systèmes aux failles détectées avec 937 en 25 ans (1752 en incluant les produits annexes au noyau issus des distributions comme Red Hat et Ubuntu) suivi du navigateur Firefox de Mozilla (864). L'ouverture du code de ces solutions facilite sans doute le repérage et donc la correction des failles. MacOS X est pourtant juste derrière avec 783 failles, loin devant Windows XP (629) ou Windows 2000 (504). Le cumul des deux principales versions de Windows passe cependant devant le noyau Linux (toutes versions confondues) avec un total de 1133 failles.

L'image de fiabilité d'Apple est donc bien remise en cause par ce classement alors même que la firme à la pomme contrôle absolument toutes les couches du matériel au système d'exploitation. Microsoft, contraint de s'adapter à des environnements matériels très différents et non-maîtrisés, ne bénéficie pas du même avantage. De plus, durant des années, Apple a été négligé par les pirates à cause de sa faible base installée. La firme de Cupertino représente aussi 81% des failles détectées sur des smartphones, avec ses très verrouillés et contrôlés iPhones, loin devant l'ensemble des smartphones Androïd (24,9%) aux architectures et aux constructeurs pourtant très variés.

A l'inverse, le très décrié Flash n'est pas repérable dans les dix premières marches du podium.