Parmi les actifs immatériels qui constituent, selon diverses analyses, près des deux-tiers de la valeur d'une entreprise, les systèmes d'information sont de ceux pour lesquels les hommes de l'art sont le plus souvent interpellés, ne serait-ce que pour avancer une hypothèse de retour sur investissement. En guise de réponse, une méthode de mesure de la valeur des logiciels est proposée par la start-up Esalab (European Software Analysis Laboratory), élaborée en partenariat avec l'Institut Monge de l'Université de Marne-la-Vallée. Le modèle d'évaluation se fonde sur une démarche à base de méthodes statistiques (comptage, échantillon de composants témoins, prise en compte de la part de logiciels libres, etc). Et ce, dans l'optique de rapprocher le coût « historique » (celui de l'effort de construction du logiciel, dans son cycle de vie, c'est-à-dire maintenance et conduite de changement comprises) du « coût de reconstitution » (les dépenses qu'il faudrait engager pour re-créer le logiciel en question). A cette approche par les coûts, la méthode d'Esalab ajoute une approche par les revenus. Avec, d'une part, le bénéfice directement attribuable à la possession de ce logiciel, mais aussi le bénéfice et le cash-flow d'une éventuelle exploitation commerciale (revenus, charges et investissements futurs compris). Selon les promoteurs de cette méthode, baptisée Osam (Objective Software Appraisal Model), cette double estimation (par les coûts et par les revenus) est également compatible avec la troisième manière d'aborder l'actif-logiciel, par sa valeur sur le marché, ou « fair value » (la juste valeur, sur laquelle pourrait s'aligner une transaction de vente de ce logiciel) telle que définie par les normes de la réglementation comptable (IAS-IFRS).