Le projet Monterey http://www.weblmi.com/news/1998/981103%2D1.htm arrive à maturité. Après deux ans et demi de conception, IBM livrera début mai AIX 5L, première version 64 bit de son Unix pour le futur processeur Itanium d'Intel, mais fonctionnant aussi sur ses propres puces PowerPC. Issu d'une collaboration entre IBM, Intel, Sequent (racheté http://www.weblmi.com/news/1999/990714%2D1.htm par Big Blue durant l'été 1999) et SCO (dont Caldera a acquis http://www.weblmi.com/daily/2001/0221/acquisitions.htm les Unix), cet Unix 64 bit est le moyen pour IBM de confirmer son engagement sur Linux - d'où le L dans le nom du système d'exploitation. Mais il ne renie pas sa base installée d'applications 32 et 64 bits, pour lesquelles l'Américain promet une compatibilité totale.
"Notre objectif était de développer un Unix moins propriétaire, ouvert sur d'autres plates-formes", précise Christine Lhoste, chef de produits Unix chez IBM France. On retrouve ainsi dans AIX 5L des caractéristiques propres à chacun des partenaires :
- support des processeurs Intel : on reconnaît ici la patte de SCO, roi de l'Unix sur plate-forme Intel avec une part de marché en France de l'ordre de 85 %, et la contribution de feu Sequent, spécialiste des systèmes multiprocesseurs Intel ;
- architectures multiprocesseurs : AIX 5L supporte des systèmes intégrant jusqu'à 32 processeurs, contre 24 pour sa version 4.3.3. Sequent, chantre de l'architecture multiprocesseur Numa (non-uniform access memory), n'est pas étranger à cette évolution ;
- support des applications Linux : "Nous croyons en Linux, qui est devenu une réalité du marché", assène Didier Haas, directeur de l'activité Unix chez IBM France. La société a annoncé en décembre dernier un engagement d'1 Md$ http://www.weblmi.com/daily/2000/1213/linux.htm autour de l'Unix libre, en vue de poursuivre ses portages d'applications et ses développements d'outils d'interfaçage Linux/Unix.

Une simple recompilation pour 90 % des applications Linux

Cet engagement financier se ressent dans AIX 5L, un Unix interopérable avec les applications Linux - en anglais, IBM utilise même l'expression "Linux affinity". Le système d'exploitation intègre d'une part un ensemble d'interfaces de programmation (API, application programming interfaces) et d'autre part l'outil AIX Toolbox for Linux http://www.weblmi.com/daily/2001/0115/developpement.htm , permettant d'exécuter des applications conçues pour l'OS libre sur l'Unix d'IBM. Cet environnement d'exécution ne nécessitera pas, en théorie, de modification de code. "90 % des applications pourront être utilisées sous AIX 5L", estime Christine Lhoste. IBM n'est pas le premier à annoncer un support des logiciels Linux sous son Unix. HP, SCO et Sun ont annoncé des efforts dans ce sens. IBM dénonce ces derniers, les qualifiant de promesses plus que de réalités.
AIX 5L pourra être installé sur les serveurs p620 et p660 http://www.weblmi.com/daily/2001/0420/gamm.htm que lance parallèlement IBM. Toutefois, le client aura le choix entre la dernière mouture de l'Unix et la précédente, AIX 4.3.3. Ces serveurs, successeurs des RS/6000 F80 et H80, sont animés par un à six processeurs en cuivre RS64 IV à 600 MHz (668 MHz dans les configurations hexaprocesseurs), en technologie silicium sur isolant (1). Le p620 (format tour) et le p660 (en rack) seront livrés en France à partir du 27 avril. Les configurations de base seront respectivement facturées 160 000 et 200 000 francs (24 390 et 30 490 euros). On notera toutefois l'absence de fonctionnalités de partitionnement, qui ne seront proposées qu'à l'automne prochain, lors de la livraison du successeur du RS/6000 M80 (nom de code Regatta).

(1) SOI, silicon on insulator http://www.weblmi.com/daily/2000/1212/semiconducteurs1.htm . Disposant d'une couche refroidissante supplémentaire en verre, ces processeurs dégagent moins de chaleur ; leurs performances sont améliorées de 25 à 30 % par rapport aux puces intégrant une couche de dioxyde de silicium. IBM avait inauguré ce type de processeurs en octobre dernier dans ses serveurs p680 http://www.weblmi.com/daily/2000/1004/pserveurs.htm.