Moins de répression. Plus de collaboration avec les utilisateurs avertis. Selon les analystes du Gartner, c'est l'attitude qui doit désormais prévaloir chez les informaticiens garants de la cohérence des systèmes d'information des entreprises. A l'heure où la frontière entre usages privés et professionnels de l'informatique devient de plus en plus floue, "il serait vain de résister aux changements fondamentaux qu'apportent la messagerie instantanée, le pair-à-pair, les wikis et autres modes de collaboration réactifs, dans la marche des entreprises", insiste Steve Prentice, senior analyst du Gartner lors du ITXpo à Cannes. "La répression est la graine de la révolution", rappelle-t-il en citant Woodrow Wilson. Et, puisqu'au fil des années la charge des informaticiens n'a cessé de s'alourdir de nouvelles responsabilités (sécurité, organisation, support, accompagnement des utilisateurs) au delà de leur rôle de spécialistes des technologies, au point d'accaparer près de 80% de leur budget (et de leur temps), il est grand temps de lâcher un peu prise de ce côté. D'autant que les nouvelles générations, nées avec Internet et autres avancées de la technologie, les "digital natives", selon le Gartner, arrivent en âge de prendre en mains leurs usages dont dépend leur efficacité professionnelle. Déjà, 29% des salariés avouent avoir connecté sur le réseau de leur entreprise des outils (mobiles, PDA, PC portables, etc) qui ne relèvent pas du choix de leur employeur, et, selon le Gartner, ce taux devrait monter à 42% d'ici à 2008. "Ce qui ne veut pas dire laisser place au chaos", ajoute Steve Prentice. Distinguer le contrôle central et l'auto-contrôle des utilisateurs Les architectes des systèmes d'information, notamment, ont plus que jamais à tenir leur rôle en pleine conscience de cette percée de l'informatique privée dans la sphère de l'entreprise. Construire et faire évoluer les infrastructures (ERP compris) afin d'en tenir compte. Même chose pour les DSI, directeurs de projet, responsables de maîtrise d'oeuvre et autres responsables de la sécurité: réguler plus que contraindre et miser sur l'auto-régulation des utilisateurs. Soit autant de ressources dégagées pour faire autre chose que de la maintenance.