Vint Cerf est considéré comme le père de l'Internet, mais cela ne veut pas dire qu'il n'aurait pas fait les choses différemment si on lui donnait la chance de tout recommencer à zéro. « Si j'avais pu le justifier, mettre un plan d'adressage de 128-bits aurait été aussi agréable, de sorte que nous n'aurions pas eu le douloureux processus sur 20 ans pour passer d'IPv4 à IPv6 », a indiqué Vint Cerf lors d'une conférence de presse lors du Heidelberg Laureate Forum en Allemagne. IPv4, première version publique du protocole Internet utilisée, inclut un système d'adressage basé sur des identifiants numériques en 32-bits. Il est apparu tôt qu'on atteindrait la limite avec une extinction d'adresses qui a poussée à la création d'IPv6 pour le remplacer. 

Mais le problème est que l'on ne peur pas se rendre compte du résultat final d'une idée. « Je doute qu'il aurait été possible de choisir entre l'un ou l'autre », a indiqué Vint Cerf, qui a remporté le prix Turing en 2004 et est désormais vice-président et chef évangéliste Internet de Google. Car à l'époque, opter pour un adressage 128-bits « n'aurait pas été réaliste » et concentrait plutôt des efforts à titre expérimental.

Le chiffrement par clé publique manque à l'appel

Il y a eu effectivement un débat sur la possibilité d'un plan d'adressage plus long mais les promoteurs de cette idée l'ont finalement abandonné, la faute à une puissance de traitement supplémentaire impossible à obtenir « parce que les ordinateurs étaient tellement chers à l'époque, nous avons rejeté l'idée. »

Côté sécurité, le chiffrement par clé publique est également une autre chose que Vint Cerf aurait voulu ajouter si cela avait été possible. Une notion qui a émergé récemment, les protocoles Internet ayant été normalisés en 1978. « Je ne voulais pas revenir en arrière et tout rénover, donc on ne l'a pas inclus dedans », a expliqué Vint Cerf. « Si je pouvais revenir en arrière et inclure le chiffrement par clé publique, j'essayerai probablement. »