Ni les pressions politiques, ni les différentes augmentations de l'offre de Bouygues Telecom n'auront eu les faveurs du conseil d'administration de Vivendi. Les membres ont décidé « à l'unanimité » selon le communiqué du groupe de choisir l'offre de Numericable pour le rachat de SFR. La bataille a fait rage pendant plusieurs semaines à partir du moment où Vivendi a choisi d'entrer en négociations exclusives avec Altice, la maison-mère de Numericable.

Pour expliquer ce choix, Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi, a déclaré à nos confrères des Echos que « s'allier avec Bouygues était intenable au plan de la concurrence ». C'est donc sur la faisabilité de l'opération que le choix s'est opéré, plus qu'une question de montant proposé. Bouygues Telecom avait révisé deux fois son offre sur SFR en proposant même une indemnité de 500 millions d'euros si l'opération n'était pas validée par le régulateur de la concurrence.

L'avenir de Bouygues Telecom en question


Bouygues Telecom n'aura donc pas réussi à faire plier le conseil de Vivendi en sa faveur et se retrouve maintenant à la recherche d'un autre avenir. On évoque la piste de fusion avec Iliad auquel Bouygues Telecom avait promis son réseau en cas d'accord avec Vivendi. Une chose est sûre, les choses vont bouger dans les prochains mois. Est-ce que l'accord de mutualisation entre SFR et Bouygues Telecom va perdurer avec le rachat par Numericable ? La location de fibre optique de Numericable à Bouygues sera-t-elle maintenue ? 

Parmi les autres perdants, Arnaud Montebourg, nouveau ministre de l'Economie, du Numérique et du Redressement Productif qui avait eu des mots assez dur à l'encontre de Patrick Drahi, PDG d'Altice. Après l'annonce du choix de Vivendi, le politique est resté sur la réserve en indiquant qu'il serait « extrêmement vigilant en ce qui concerne l'emploi à SFR et le plan d'équipement de la France en très haut débit ».