La politique commerciale de Broadcom sur VMware vient probablement de franchir une nouvelle étape et pas nécessairement au bénéfices des clients. Selon The Register, le fournisseur a récemment mis fin à la commercialisation de l’offre vSphere Foundation dans certaines régions EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique). Notre confrère ne donne pas de détails sur les territoires touchés. Un porte-parole de Broadcom a confirmé cet arrêt et invite « les clients à contacter leurs représentants commerciaux ou partenaires pour connaître la disponibilité du produit dans leur région » et d’ajouter que « ces changements sont récents ». Interrogé pour savoir si la France était concernée, VMware n’a pas répondu au moment de la rédaction de cet article.

vSphere Foundation est né après la décision de Broadcom d’abandonner les licences perpétuelles et de passer à un modèle d’abonnement. Au sein de ce package, on retrouve l’hyperviseur ESXi, le stockage VSAN, le gestionnaire de machines virtuelles vCenter, la plateforme de conteneur Tanzu et des éléments de la suite d’administration et d’automatisation Aria. Cette suite est utile pour les infrastructures hyperconvergées et les clouds hybrides, mais ses fonctionnalités sont moins complètes que Cloud Foundation (VCF).

Une migration forcée vers VCF

En arrêtant la vente de vSphere Foundation dans certains territoires, Broadcom force les clients à basculer vers l’offre de cloud privé VCF plus onéreuse. The Register évoque le cas d’une entreprise disposant d’un parc IT avec des milliers de cœurs de calcul qui va voir ses dépenses annuelles VMware multipliés par dix avec ce changement. Face à cette inflation, Il réfléchit à migrer sur Hyper-V de Microsoft ou Nutanix.

Cette annonce intervient au moment où l’association des fournisseurs de cloud européens (Cispe) a publié ses arguments dans le recours devant le Tribunal de l’UE de la décision de la Commission de valider le rachat de VMware par Broadcom. Elle a indiqué que l'objectif de Broadcom était d'accroître son EBITDA de 60 à 80 % en trois ans, sur un marché en croissance annuelle de 5 à 8 %. Cette ambition ne pouvait être atteint qu'au prix d'une « monétisation agressive de la clientèle captive de VMware, par le biais de fortes hausses de prix et de la vente groupée forcée ».