En direct de Barcelone. Si VMware n'est pas un fournisseur « cloud native » par essence, l'éditeur a fini par prendre le vent du multicloud bien que cela ne tire pas pour l'instant, et de loin, l'essentiel de ses revenus. « VMware accompagne depuis plusieurs années les entreprises sur leur transformation cloud et nous réalisons aujourd'hui 80 % de part de marché sur le cloud privé », a expliqué Marc Dollois aux manettes de la direction générale de la filiale française depuis 3 mois à l'occasion d'un point presse le 8 novembre sur VMware Explore 2022. Mais la tendance évolue : « Depuis 2-3 ans , les grands comptes ont commencé à déployer dans le cloud public avec des fournisseurs mais ce n'est pas massif à cause de la complexité des interconnexions entre applications », poursuit le dirigeant. Pour répondre à la demande des entreprises de plus en plus friandes de cloud natif, VMware a enchainé les partenariats pour intégrer la totalité de sa pile cloud foundation (VCF) d'abord avec AWS puis sur Microsoft, IBM, Oracle, Google ou encore OVH. « Nous permettons aux clients de retrouver cette plateforme identique dans le cloud public pour avoir la capacité de déplacer à chaud les workloads », précise Marc Dollois.
Pour autant, toutes les entreprises ne se jettent pas à corps perdu dans le grand bain du multicloud, comme Thales par exemple qui adopte une démarche à pas comptés. « On a dans le viseur le multicloud, on sent quelque chose d'inéluctable y compris dans le domaine de la défense pour des activités peu ou pas classifiées », a fait savoir Olivier Kermagoret, directeur technique de Thales PRS Système de défense et de sécurité. « Aujourd'hui dans notre domaine on distingue les infrastructures classifiées qui sont on premise et déconnectées d'Internet, et des systèmes de la défense de moindre ou sans classification où la question se pose de services consommés dans le cloud, et le cloud souverain peut être intéressant ».
Des instances cloud déconnectées d'Internet
VMware s'intéresse d'ailleurs de près au sujet de souveraineté par le truchement du cloud privé depuis l'annonce il y a deux ans de son offre Sovereign Cloud qui a fini par sortir de terre. « Notre technologie permet de garder le contrôle des données et de répondre aux fondamentaux du cloud souverain en termes de sécurité, de compliance, de territorialité, d'interopérabilité et de portabilité », a lancé Laurent Allard, directeur de l'activité EMEA Sovereign Cloud chez VMware. Pour mémoire, avant d'occuper ce poste, Laurent Allard a été directeur général d'OVH à l'époque du rachat de VCloud Air. Avec à la clé une opportunité pour ce dernier de se faire la main sur la gestion d'environnements cloud public. Hasard ou coïncidence, OVH fait désormais partie des 25 partenaires choisis par l'éditeur américain pour monter son offre Sovereign Cloud. « On a ouvert un écosystème de partenaires pour renforcer notre position sur le cloud souverain et structurer notre offre pour répondre aux entreprises pour qui la question de souveraineté est complexe ou qui n'ont pas les compétences pour rendre simple et efficient la gestion des données confidentielles », explique Laurent Allard.
Les instances souveraines de cette offre fonctionnent dans des datacenters cloud complètement déconnectés de l'Internet public a indiqué VMware. Parmi les opérateurs partenaires de l'éditeur sur Sovereign Cloud on retrouve aussi bien des fournisseurs de services hébergés ou managés que des opérateurs cloud et télécoms. VMware s'appuie sur des acteurs répartis - un peu - partout dans le monde comme OVH mais aussi Sopra Steria en France, Telefonica en Espagne, TIM en Italie mais aussi Tata en Inde, NTT Data au Japon... La souveraineté ne s'arrête pas aux portes de l'Europe.
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