« Les leaders courageux sont réfléchis, résolus et audacieux », a lancé Pat Gelsinger, CEO de VMware, à son auditoire de 22 000 personnes réunies hier à San Francisco, sur place et par webcast, pour la conférence VMworld 2014 (du 24 au 28 août). Sur cette ligne, le dirigeant a par exemple cité Elon Musk, le fondateur de Tesla, qui défie l'industrie automobile toute entière avec ses voitures électriques. Mais la véritable intention de son propos portait bien sûr sur l'adoption du cloud. Selon VMware, seulement 6% des traitements informatiques mondiaux s'effectuent dans le cloud. Ainsi donc, s'ils veulent tirer bénéfice de ces environnements, les administrateurs et responsables IT doivent prendre des mesures audacieuses et courageuses qui, au final, leur apporteront la flexibilité dont ils auront besoin au fur et à mesure des évolutions de leurs entreprises.

VMware lui-même doit s'investir avec énergie, faire preuve de courage, a insisté Pat Gelsinger. Le CEO dit mettre chaque jour au défi les 6 000 ingénieurs du groupe (sur plus de 14 000 salariés au total) pour bouleverser, transformer, innover et offrir aux clients de nouvelles façons de créer de la valeur. Avec plus de 500 000 clients et 75 000 partenaires, le fournisseur a généré 5,12 milliards de chiffre d'affaires en 2013 en aidant les entreprises à virtualiser leurs charges de travail, préparant ainsi le terrain d'une migration vers le cloud. Mais le terrain regorge de technologies de plus en plus populaires, comme Docker et OpenStack. Et VMware doit rester au top de tous ces nouveaux développements et convaincre ses clients qu'il n'est pas seulement un spécialiste de la virtualisation, mais un fournisseur de services et de logiciels cloud. Pour l'analyste Lydia Leong, vice-présidente du cabinet Gartner, VMware ne doit plus seulement améliorer l'efficacité des systèmes IT traditionnels, il doit aussi relever le défi des projets agiles qui se préparent.

Proposer une pile unifiée avec des solutions externes

De nombreuses annonces récentes reflètent la nécessité de prendre en compte les solutions environnantes. L'éditeur a par exemple livré sa propre distribution d'OpenStack, qui fonctionne sur sa plateforme vSphere. Il travaille aussi avec Docker pour apporter aussi cette technologie de virtualisation à vSphere, même si, comme OpenStack, Docker fournit une alternative à la pile cloud de VMware. Ce dernier travaille aussi avec Google pour faire fonctionner au-dessus de vSphere l'outil de planification de ressources Kubernetes. Et il collabore bien sûr avec Pivotal, filiale commune avec EMC, et Docker pour fusionner les capacités de la technologie de containers avec la sienne, Warden. De tels partenariats permettront à VMware de proposer aux clients une pile unifiée pour exploiter les environnements cloud, a souligné Pat Gelsinger sur VMworld 2014. Le fournisseur a également collaboré avec plusieurs fabricants de matériel sur des appliances permettant à des entreprises de taille moyenne de déployer rapidement un cloud privé. Sous le nom de EVO:RAIL, ces appliances seront notamment proposées par Dell, EMC, Fujitsu ou Super Micro.

Concernant l'évolution de ses offres, VMware a annoncé l'an dernier une version de son logiciel NSX pour la virtualisation des réseaux avec lequel, selon lui, il devrait être aussi simple de re-router le trafic d'un datacenter que de transférer une machine virtuelle d'un serveur à un autre. La version 6.1 de NSX comprend des améliorations de sécurité requises par les entreprises. Le logiciel est aujourd'hui utilisé par 150 entreprises, a indiqué Pat Gelsinger. VMware renforce aussi ses services de cloud hybride, récemment renommé VMware vCloud Air (anciennement VMware vCloud Hybrid Service). Il dispose de huit datacenters aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon. Son service accepte maintenant les cartes de crédit pour un accès immédiat. Le fournisseur travaille aussi sur un service de stockage objets sur lequel les entreprises pourraient conserver les données de leurs applications.