Les outils Open Source de Docker permettent aux utilisateurs de conditionner une application dans un conteneur virtuel qui peut être déployé à travers de multiples serveurs Linux. Et même s'il présente des similitudes avec l'hyperviseur de virtualisation, le conteneur Docker est plus léger. En effet, contrairement à une machine virtuelle classique, le conteneur Docker n'a pas besoin d'intégrer un système d'exploitation complet pour fonctionner puisqu'il peut utiliser les ressources de son système hôte. Cela signifie que, par rapport à un hyperviseur, les conteneurs sont plus rapides à créer et à démarrer.

Charlie Dai, analyste chez Forrester Research, conseille aux administrateurs de datacenters de s'intéresser à la version 1.0 de Docker sortie cette semaine, même si la technologie n'est pas tout à fait mature. Selon lui, les conteneurs Docker vont empiéter sur le marché de la virtualisation traditionnelle. « Nous pensons que les solutions basées sur Docker vont perturber le marché de la virtualisation des serveurs et, plus encore, qu'elles vont avoir un impact sur l'adoption du cloud », a déclaré l'analyste dans un blog. « Docker a encore un long chemin à parcourir. La solution doit être capable de faire tourner des applications d'entreprise complexes dans le cloud, un peu comme VMware vApp simplifie le déploiement d'applications multi niveaux. Elle doit rendre ses interfaces utilisateurs plus conviviales pour faciliter la gestion, et offrir plus de fonctions de débogage et de traçage », a-t-il ajouté. « Mais nous pensons que les décideurs doivent suivre Docker de près et qu'ils doivent se préparer à l'intégrer dans des solutions cloud pour améliorer les résultats de leur entreprise ».

Prêt pour l'entreprise

Depuis sa sortie il y a un an, Docker a franchi plusieurs étapes pour favoriser son adoption dans l'entreprise, et de plus en plus de vendeurs lui ont apporté leur soutien. Plus tôt cette semaine, Red Hat a annoncé que la dernière version de son système d'exploitation RHEL supporterait les outils de Docker. Google utilise également ces outils avec ses propres services cloud Google Compute Engine, et le fournisseur a implementé la technologie des conteneurs dans ses propres datacenters. Docker s'intègre également à Havana, la dernière version du framework IaaS OpenStack, tourné justement vers l'entreprise. Parmi les adopteurs précoces, on trouve aussi bien des éditeurs de logiciels indépendants que des fournisseurs de solutions locales. Selon Charlie Dai, la version 1.0 de Docker est plus adaptée « à un usage commercial ».

L'avantage des conteneurs

Selon l'analyste, les conteneurs Docker présentent plusieurs avantages sur les technologies de virtualisation largement répandues. « À la différence des solutions à base d'hyperviseur comme vSphere de VMware et Hyper-V de Microsoft, Docker tire parti des conteneurs Linux pour la virtualisation. D'une part, ces conteneurs occupent beaucoup moins de place que les images des machines virtuelles traditionnelles (VM) et ils démarrent beaucoup plus vite. Par ailleurs, les développeurs peuvent plus facilement comparer les conteneurs, les déboguer, et même les déployer sur Amazon Web Services », a-t-il expliqué.

Docker va également permettre aux administrateurs IT d'accélérer le déploiement des applications aussi bien pour la phase de développement que de production, et va permettre une circulation plus rapide entre serveurs sur site et machines virtuelles dans le cloud. « Les experts techniques peuvent délivrer plus rapidement des applications d'entreprise sur tout type de plate-forme, à travers les serveurs sur site et les machines virtuelles dans le cloud, sans les modifier. Cela accroit leur agilité : ils peuvent mieux répondre aux besoins de l'entreprise et à l'évolution du marché. « Et la procédure est vraiment plus simple : un « Copier>Exécuter » suffit, au lieu du traditionnel « Installer>Configurer>Exécuter » », a encore déclaré l'analyste.