Voilà presque un an maintenant que les développeurs ont pu découvrir la plateforme de développement Wakanda basée sur des standards Internet et JavaScript et conçue par l'éditeur français 4D. En preview en juin 2011, en bêta en décembre, la solution est annoncée cette semaine dans sa version de production. Destinée à l'élaboration d'applications web et mobiles orientées modèles, Wakanda comprend un atelier de conception graphique wysiwyg, un framework client avec widgets HTML5, une base de données NoSQL de type objet et un serveur http incluant des APIs SSJS (server-side JavaScript) et REST.

La communauté autour de la plateforme est déjà très active, constate Luc Hollande, directeur général de 4D. « Il y a près de 1 000 développeurs enregistrés sur le forum, 1 500 sujets abordés et plus de 7 000 posts. » Des membres ont créé des screencasts pour présenter ce qu'ils ont fait. «Certains ont réalisé des intégrations avec des outils tiers comme ExtJS de Sencha et Kendo UI, ou avec des logiciels comme FreshBooks, solution de comptabilité pour les entrepreneurs indépendants», cite rapidement le DG.

Luc Hollande, DG de 4D
Luc Hollande, directeur général de l'éditeur français 4D (crédit : D.R.)

Un environnement homogène pour le développeur

Les applications élaborées avec Wakanda peuvent être déployées dans des clouds publics comme ceux d'Amazon ou de Microsoft (Azure), et parmi les souhaits adressés à 4D par les premiers utilisateurs de la plateforme figure aussi celui de pouvoir accéder d'emblée aux outils de développement dans le cloud, ce qui n'est pas le cas pour l'instant. « Nous avons prévu de le faire d'ici fin 2012 ou début 2013 », indiquent Luc Hollande et Michel Gerin, directeur marketing de la société.

Parmi les atouts de Wakanda, le directeur général de 4D, pointe l'homogénéité de l'environnement. Il n'y a pas de solutions qui s'appuient sur la même technologie d'un bout à l'autre, estime-t-il. « Du front-end jusqu'à la base NoSQL ». Il pointe le gain de productivité pour le développeur qui n'est pas obligé de recourir à des langages différents. « Nous avons utilisé JavaScript et les technologies qui lui sont associées, comme JSON (JavaScript Object Notation), sur toutes les couches qui sont fournies, alors que sur d'autres offres, il faut maîtriser d'autres langages, comme SQL, et surtout des logiques techniques différentes. Tout cela crée de la complexité », indique Luc Hollande. L'un des avantages concurrentiels avancés par 4D sur Wakanda est donc d'apporter une simplification sur les différentes couches qui la composent. « Nous avons fait le choix de HTML5 dès le départ et nous fonctionnons ainsi sur les différents plateformes mobiles avec des widgets spécifiques pour chacune », ajoute-t-il.

Parmi les utilisateurs, le laboratoire Lawrence Livermore

Questionné sur le type d'applications que les développeurs ont commencé à concevoir, Luc Hollande note que l'éventail est large sur le forum : « des applications intranet, Internet, des portails ; d'un point de vue métier, partout où la mobilité et le web sont importants, par exemple sur la relation client. » Michel Gerin cite notamment la solution de help-desk développée par le Laboratoire Lawrence Livermore (LLNL) de l'administration de sécurité nucléaire américaine (NNSA/DOE). « Ils ont été très étonnés de la vitesse avec laquelle ils ont pu développer l'application ». Le directeur marketing cite aussi parmi les premiers utilisateurs de Wakanda la SSII américaine Footprints qui réalise des développements pour de grandes entreprises.

La plateforme de 4D est déclinée en deux offres. L'une est communautaire, basée sur une licence Open Source, et gratuite. Son support est assuré sur le forum. La deuxième offre, commerciale, est proposée à 29 euros par développeur et par mois. Elle permet de concevoir des applications sans donner accès aux sources et inclut un droit de déploiement illimité de ces logiciels sans royalties. Le support Premium passe également par le forum mais les experts de 4D l'assurent en priorité. Au-dessus de cette offre de base, l'éditeur va dévoiler d'autres tarifs de support effectués par e-mail et téléphone, avec un engagement sur des délais. « Ce sera établi durant l'été, afin de bien définir l'offre et le positionnement du prix en fonction de la demande », précise Luc Hollande.

La version bêta de Wakanda a été téléchargée 40 000 fois depuis sa mise à disposition en décembre, principalement aux Etats-Unis (à 33% environ), en Inde (environ 25%) et en France (15% environ), au coude à coude avec l'Allemagne. Suivent le Royaume-Uni et l'Australie. « Notre objectif stratégique avec cette plateforme, c'est son adoption », souligne le DG de 4D. « Nous ne cherchons pas à maximiser le chiffre d'affaires. C'est pourquoi nous continuons à répondre sur le forum communautaire ».

Un exemple d'application desktop réalisée avec Wakanda
Un exemple d'applications desktop réalisée avec Wakanda (cliquer ici pour agrandir l'image)