La direction de Yahoo pourrait rejeter aujourd'hui l'offre de rachat non sollicitée de Microsoft, selon l'édition de samedi du Wall Street Journal qui cite une source proche du dossier. Le fournisseur de services en ligne devrait envoyer aujourd'hui une lettre en ce sens à Microsoft. L'offre de 31 $ par action, pour un montant total de 44,6 Md$, serait jugée fortement sous-évaluée par Yahoo. Il est estimé, en outre, qu'elle ne prend pas en considération les risques encourus par la société de Jerry Yang si celle-ci entrait dans un processus d'accord avec Microsoft qui pourrait n'être finalement pas approuvé par les autorités de régulation. Toujours selon la source citée par le WSJ, il semblerait que Yahoo serait peu enclin à prendre en considération une offre n'atteignant pas les 40 $ par action. Si tel est le cas, cela signifie que Microsoft se verrait contraint de réévaluer son offre de départ d'au moins 29%, soit 13 Md$ de mieux pour atteindre 57,6 Md$. Maximiser la valeur du titre à long terme Yahoo a refusé de commenter ces informations. « Nous étudions minutieusement la proposition de Microsoft en considérant toutes les autres orientations stratégiques que peut prendre l'entreprise, a néanmoins indiqué un porte-parole du fournisseur de portail. Nous agirons de façon à maximiser la valeur de notre titre à long terme pour nos actionnaires. » C'est le 1er février que Microsoft a lancé son offre de rachat qui combine une partie réglée en numéraire et l'autre en actions. L'éditeur de Windows propose en effet aux actionnaires de Yahoo de choisir entre l'une ou l'autre formule, le total devant toutefois être également réparti entre les deux modes de paiement. Parmi les options de repli envisagées par Yahoo figure un partenariat avec son concurrent Google, pris en compte après que le PDG de celui-ci, Eric Schmidt, ait proposé son aide la semaine dernière pour faire face à l'offre de rachat émanant de Redmond. Google est évidemment le grand rival de Microsoft puisque c'est justement pour tenter de réduire autant que faire se peut l'immense avance que le leader incontesté des moteurs de recherche a pris sur le marché Internet (publicité et services en ligne) que Microsoft souhaite mettre la main sur Yahoo.